Intimité des femmes

LE POST-PARTUM

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Notre rubrique bien-être essaye au mieux d’aborder des sujets qui sont soit méconnus, soit tabous dans certaines sociétés, mais avec lesquelles ont vis tous les jours et qui peuvent justement affecter notre quotidien.

Au Niger par exemple nous avons des coutumes ancestrales qui sont fantastiques, pratiquées et souvent en lien avec le bien-être de la femme, sans que l’on ne sache exactement pourquoi, ou peut-être que les explications se sont perdues avec le temps. Dans tous les cas, nous gagnons à mieux les comprendre, et à les perpétuer, avec peut être une touche de modernisme.

En voici un exemple : la période post-partum.

On entend tout le temps dire : « on ne laisse jamais une jeune maman toute seule », « il faut l’entourer d’amour, et lui donner ce qu’elle désire », « il faut que la jeune maman soit toujours entourée », « il faut qu’il y ait une femme d’expérience et des plus jeunes », « pour aider la maman, avec le bébé, et surtout ne pas la laisser seule ».

Ou dans le cas contraire, et dans celui-ci, on gagnerai à ne pas le perpétuer, et à comprendre qu’il y a autre chose : « Pourquoi elle est triste maintenant, c’est elle qui a voulu le bébé ! », « l’accouchement est fini, maintenant elle peut travailler »..

En effet une jeune maman est un ouragan d’émotions accompagné de torrents d’hormones, qui ont leurs effets non négligeables sur sa santé, et donc par ricochet sur celle de son bébé et de sa famille.

Plus nous en savons, et plus entre femme nous saurions nous entre-aider.

La plus grande difficulté est que le diagnostique de dépression n’est pas chose courante, dans certains milieu mais au moins nous pourrions reconnaître certaines caractéristiques et se faire aider par des professionnels.

La période du post-partum (ou puerpéralité ou suite de couches) est la période qui s’écoule entre la fin de l’accouchement jusqu’à la réapparition des premières règles après la grossesse.

Les manifestations de la dépression post-partum.

La dépression du post-partum se manifeste pendant les premières semaines ou mois après l’accouchement, et se définit comme un état de tristesse extrême associé à des troubles psychologiques apparents.

Les femmes ayant déjà eu un épisode de dépression sont plus susceptibles que d’autres de développer une « dépression du post-partum ». La dépression plonge dans un état de fatigue extrême, chamboule l’humeur, provoque des crises de larmes, de l’irritation, au point d’affecter les activités quotidiennes et même celle liées au bébé.

Si cet état dépressif persiste plus de 2 semaines après l’accouchement, et que la femme est toujours plongée dans la tristesse et est incapable d’accomplir ses activités journalières, si elle pense à se faire du mal ou à son enfant, il faut consulter un médecin immédiatement.

Attention à la confusion!!!

La femme peut subir toutes sortes d’émotions après son accouchement. Le « baby blues » par exemple survient les 3 premiers jours qui suivent l’accouchement. Il est fréquent mais à ne pas confondre avec la dépression post-partum. C’est une sensation de profonde tristesse, de faiblesse et de fatigue physique et psychologique. Ces signes disparaissent généralement en 2 semaines, et ne doivent pas causer plus d’inquiétudes.

La dépression du post-partum quant à elle, est une modification de l’humeur plus grave, qui peu durer plusieurs semaines, voir plusieurs mois, et empêcher l’accomplissement  des activités quotidiennes.

Dans de très rares cas, un trouble encore plus grave appelé psychose du post-partum se développe.

Des causes de la dépression post-partum

Encore aujourd’hui, les causes de la dépression et de cet état de tristesse après l’accouchement ne sont pas clairement connues. Cependant les facteurs suivants peuvent provoquer leur apparition ou en augmenter le risque :

  1. Dépression du post-partum
  2. Une dépression qui s’est développée durant la grossesse, ou qui était présente bien avant
  • lorsque lors d’une grossesse précédente on a déjà vécu une dépression du post-partum;
  • un historique de périodes de tristesse ou de dépression lié au cycle menstruel, ou provoqué par la prise de contraceptifs oraux;
  • hérédité, antécédents familiaux, proches souffrant de dépression,
  • des situations de stress, incluant les problèmes conjugaux, le fait d’avoir un partenaire au chômage, d’avoir des difficultés financières ou d’être monoparental;
  • le manque de soutien de la part du partenaire ou des membres de la famille;
  • des difficultés liées à la grossesse (par exemple un accouchement prématuré ou un bébé atteint d’anomalies congénitales);
  • Une incertitude par rapport à la grossesse (telle qu’une grossesse non désirée ou un avortement);
  • des problèmes rencontrés avec l’allaitement.

Après l’accouchement, les taux d’hormones : telles que les œstrogènes, la progestérone et les hormones thyroïdiennes, chutent brusquement. C’est aussi une période d’intense fatigue et de manque de sommeil. Ces facteurs réunis peuvent contribuer à la survenue d’une dépression du post-partum. Autre possibilité, un gène qui rend certaines femmes plus sujettes à la dépression du post-partum peut en être l’origine.

Lors des visites prénatales, il est important d’informer le médecin ou la sage-femme, si la femme a déjà eu un syndrome dépressif avant la conception. Afin que ces derniers surveillent une éventuelle évolution de cette dépression vers une dépression du post-partum.

La dépression pendant la grossesse est fréquente et est un facteur de risque important pour une dépression du post-partum.

Les symptômes d’une dépression post-partum

En général, les symptômes de la dépression du post-partum se développent progressivement sur une période de 3 mois, mais ils peuvent survenir de manière plus soudaine. La dépression du post-partum perturbe la capacité de la femme à prendre soin d’elle-même et du bébé.

Les symptômes les plus fréquents de la dépression du post-partum peuvent inclure :

  • l’extrême tristesse;
  • des crises de larmes fréquentes et incontrôlables;
  • des sautes d’humeur;
  • l’Irritabilité et la colère.

Des symptômes moins fréquents seraient :

La fatigue extrême

  • Un sommeil perturbé (trop ou pas assez)
  • Des maux de tête (Céphalées) et douleurs musculaires (courbatures)
  • Une perte d’intérêt pour la sexualité et les autres activités
  • Des crises de panique ou d’angoisse
  • La perte d’appétit ou hyperphagie
  • Des difficultés à accomplir les taches quotidiennes
  • Délaisser le bébé ou avoir des inquiétudes déraisonnables
  • Le sentiment d’être incapable de prendre soin de l’enfant ou de ne pas être une bonne mère
  • La culpabilité par rapport à ses sentiments
  • La peur de blesser le bébé
  • Des pensées suicidaires

Effet boule de neige : La femme n’arrive pas à s’attacher à son enfant, et après, celui-ci peut développer des troubles émotionnels, sociaux et cognitifs.

Dans le cas plus grave de la psychose du post-partum, la dépression peut être associée à :

  • des idées suicidaires;
  • des comportements violents;
  • des hallucinations ou des comportements étranges;
  • Se traduire par une envie de faire du mal au bébé.

Les pères peuvent aussi être déprimés, ce qui va accroître le stress conjugal.

En l’absence de traitement, la dépression du post-partum peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années. Environ une sur trois ou quatre femmes ayant eu une dépression du post-partum en aura une à nouveau.

Des mesures de préventions contre la dépression du post-partum:

Les mesures suivantes peuvent grandement contribuer à lutter contre ces sentiments de tristesse après un accouchement : du repos, du repos, et encore du repos, par exemple, en faisant une sieste lorsque le bébé dort, lâcher prise, par exemple, ne pas essayer d’accomplir les taches ménagères à tout prix ( le repas, le ménage ). Demander et accepter toute l’aide de la famille et/ou des amis. Discuter, s’ouvrir sans gêne sur ses sentiments (mari ou partenaire, membres de la famille, ou amis)Faire attention à son hygiène (douche et habits propres tous les jours). S’aérer l’esprit (sortir fréquemment, par exemple, faire une course, retrouver des amis ou faire une promenade). Prendre du temps en couple le mari ou le partenaire. Parler à d’autres mères d’expériences et de sentiments communs. Rejoindre un groupe de soutien pour femmes souffrant de dépression. Accepter sans tabou que la fatigue, les difficultés de concentration et les doutes sur ses capacités à être mère sont normaux chez les jeunes mères et sont généralement temporaires.

Etablir le diagnostic

-Un examen clinique établira le diagnostic.

Si les membres de la famille et les amis remarquent des symptômes, ils doivent en parler à la femme et l’encourager à consulter un médecin.

La visite chez le médecin après l’accouchement est tout aussi importante que les précédentes. Car lors de cette visite, le médecin peut demander à la femme de remplir un questionnaire qui aidera à identifier la dépression et l’anxiété. Si la femme présente une dépression, le médecin peut également faire procéder à des analyses de sang afin de déterminer une maladie thyroïdienne, n’est pas à l’origine des symptômes.

Établir un traitement

Une association de psychothérapie et d’antidépresseurs est recommandée chez les femmes souffrant de dépression du post-partum.

La jeune maman qui éprouve de la tristesse, n’a besoin que du soutien des membres de la famille et des amis. Mais si elle est dépressive, un traitement professionnel spécialisé peut être nécessaire. En général, on associe une psychothérapie à des antidépresseurs.

L’activité physique, la photothérapie, les massages et des compléments à base d’acides gras oméga 3 peuvent aider. « La photothérapie consiste à s’asseoir à une distance spécifique d’une lampe qui fournit de la lumière à l’intensité recommandée. La personne traitée ne doit pas regarder la lumière directement et doit rester en face de la lumière pendant au moins 30 minutes. La photothérapie peut se faire à domicile. »

Dans l’éventualité d’une psychose du post-partum, la femme peut aussi devoir être hospitalisée, dans ce cas il est préférable que le bébé reste auprès d’elle. Des antipsychotiques ou des antidépresseurs peuvent être nécessaires.

Une femme qui allaite doit consulter son médecin avant de prendre ces médicaments, afin qu’il établisse la compatibilité de ces derniers avec l’allaitement.

réferences:
Aboutkidshealth.ca
Le manuel MSD

Je suis passionnée de bien-être. Le bien-être sous tous ses angles, le bien-être de la famille: de la maman aux enfants ( en passant par le papa). Le bien-être interne et externe qui sont indissociables pour un équilibre heureux de la famille. J'écrirai dans la rubrique Santé.

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