Leadership O'feminin
Interview avec Nafissatou Idée Sadou
Nafissatou Ide SADOU est une femme militante nigérienne connue dans le monde de la gouvernance au Niger grâce à ses actions pour l’égalité du genre. Elle est fondatrice de l’ONG FAD, une organisation de femmes créée en 2009 dans l’optique de contribuer à l’effectivité des droits des femmes au Niger. Dans cette interview, elle nous parle de son engagement pour les droits des femmes au Niger.
Présentez-vous à nos lecteurs
Je suis Nafissatou Ide Sadou, Fondatrice et Directrice Exécutive Nationale de l’ONG Femmes, Actions et Développement, FAD Niger.
Je suis née au Niger où j’ai suivi mon cursus scolaire et universitaire. J’ai opté pour des études en Psychologie sanctionnée par un Master 2 dans ce domaine. Après, j’ai renforcé mes capacités par diverses formations, notamment en Système de gestion des performances puis en Administration publique à l’ENA de Paris.
Après mes études universitaires, j’ai effectué des séjours d’apprentissage dans certaines organisations de défense des droits humains au Niger et à l’extérieur, ce qui a renforcé mon activisme pour les droits humains et ceux des femmes en particulier.
Je suis Chercheure, Consultante et Formatrice indépendante sur les questions de Leadership, Communication, Paix et sécurité, Gouvernance, Autonomisation et j’ai contribué à plusieurs études en lien avec les droits des femmes et à la gestion prévention des conflits.
D’où est venue l’idée de créer l’ONG FAD ? Et quels sont les objectifs visés par l’ONG ?
J’ai grandi dans une famille polygame. J’ai été témoin de nombreuses inégalités dont ont été victimes les femmes autour de moi… commençant par ma propre famille. Ce qui a été d’ailleurs l’élément déclencheur de la création de l’ONG FAD.
De cet engagement pour la défense des plus vulnérables, est née en 2009 l’ONG FAD dont je suis la Directrice Exécutive Nationale. A ce titre, j’initie, coordonne et réalise avec le concours d’une équipe de jeunes dynamiques (25 personnes) des interventions dans les huit régions du Niger autour de six axes stratégiques que sont l’éducation, la gouvernance, la santé, les Femmes, la paix et la sécurité, l’autonomisation et les Violences basées sur le genre (VBG).
A travers FAD, j’ai initié également plusieurs mouvements pour la promotion du leadership féminin tel que le Comité des jeunes filles leaders COJEFIL, le Comité des femmes mentors politiques (COFEMEP), le mouvement « Trop, c’est trop » et bien d’autres.
Au-delà de FAD, quels sont les autres projets auxquels vous participez et qui vous tiennent à cœur ?
Hormis FAD, je suis Présidente de WILPF Niger (Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté). C’est une association qui promeut l’implication active des femmes dans la prévention et gestion des conflits. Je fais également partie des Femmes actives sur la paix et la sécurité (FEMWISE) de l’Union africaine depuis 2015, et Représentante résidente de la Dynamique intergénérationnelle pour la Démocratie en Afrique au Niger. Je suis membre de la COALITION MONDIALE POUR L’EDUCATION initiée par UNGEI (Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles) qui est le plus grand mouvement féministe pour l’éducation et membre d’ELLES DU SAHEL qui est aussi un groupe de femmes féministes africaines.
Pour finir, je dirai que tant que les droits des femmes ne connaitront pas un véritable essor au Niger, mes projets seront toujours orientés dans ce sens, notamment en ce qui concerne l’éducation et la formation de la junte féminine.
Par Malika Felicien BEWA
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