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Hassia Hamidou nous parle de son CollectifZZ ZORROS DE ZONGO

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Hassia Hamidou, co-fondatrice du CollectifZZ-Zorros de Zongo nous parle de son réseau dans cet entretien ;

Qui est Hassia Hamidou ?

Hassia: Je suis une Nigérienne, qui est née et a grandie à Niamey. Férue de Sciences, Santé et Innovation, mais également de Marketing et Social Business, je travaille actuellement dans l’industrie de la santé. Je suis passionnée par la conceptualisation et la mise en place de solutions qui apportent une réelle valeur ajoutée à la société, au-delà de leur valeur purement financière.

Hassia vous faites partie des membres fondateurs du Collectif ZZ – Zorros de Zongo, parlez-nous de cette organisation et de ses missions?

Hassia: Les Zorros de Zongo sont de jeunes actifs qui ont pour objectif commun de participer au développement du Niger et de l’Afrique ; ambitieux vous me direz, mais nous faisons ce que nous pouvons à notre échelle.

Cette aventure a débuté par le constat d’une amie qui remarquait l’absence des Nigériens dans la diaspora Africaine active. Ainsi, lors d’un dimanche matin d’hiver, dans un café parisien, à l’issue d’un long brainstorming {ndt : remue-méninges} et face à la motivation de tous ceux présents, est né le Collectif ZZ – Zorros de Zongo.

Notre principal objectif est de promouvoir l’entrepreneuriat au Niger et inspirer et accompagner les jeunes entrepreneurs à apporter des solutions pratiques et utiles à notre pays. Nous avons comme missions :

  • de créer un réseau dynamique de la diaspora Nigérienne pour bénéficier des richesses des uns et des autres,
  • d’accompagner les entrepreneurs dans leur développement au Niger (nous travaillons en collaboration avec un cabinet de Conseil pour Entrepreneurs en Afrique, Tàmbali, cofondé par un membre du Collectif),
  • de motiver et inspirer les jeunes restés au pays,
  • et, de valoriser l’image du Niger.

Comment est organisé le collectif ?

Hassia: Le collectif est organisé par pôles d’activités. Notre devise est la suivante : « Tout le monde participe », et chaque membre rédige une feuille de route en se fixant des objectifs à atteindre dans un temps donné. Par ailleurs, chaque Zorro est leader d’un projet ou d’une action.

Pour des raisons administratives, nous avons une organisation classique associative avec un bureau mais dans notre fonctionnement, nous prônons une organisation transversale et participative.

Nous comptons actuellement des membres à Paris, Niamey et Abidjan.

Les Zorros sont presque tous de la diaspora, concrètement quelles sont les actions que vous menez au Niger ?

Hassia: En effet, nous n’avons qu’un seul membre basé à Niamey, mais nous espérons en compter de nouveaux bientôt. Nous avons plusieurs actions à Niamey, notamment l’organisation d’évènements Networking, les Fadas AlumNi mais aussi des missions de retour d’expérience dans les établissements scolaires pour aider les lycéens à mieux s’orienter et choisir un cursus d’études plus adéquat à leurs aspirations ; c’est le projet Tania Mou.

Nous travaillons aussi avec l’association ESAFRO qui fait un travail remarquable dans l’éducation et la santé de jeunes Nigériens issus de milieux ruraux défavorisés. Nous avons participé à l’introduction professionnelle de jeunes internes {ndt : Les élèves du lycée d’excellence}, en les exposant au monde du travail via des stages pratiques à Niamey. Par ailleurs, nous les avons introduits au monde des TICS lors d’une journée porte ouverte au CIPMEN, incubateur de start-ups de Niamey.

Ce n’est que le début ! C’est la force de conviction qui détermine le succès ; et nous comptons bien renforcer l’effectif au Niger au moment opportun.

Le Collectif ZZ – Zorros de Zongo c’est aussi les AlumNis et la Fada des Zorros, parlez-nous-en davantage ?

Hassia: Volontiers ! Conscients du pouvoir des réseaux des anciens de par nos expériences et parcours scolaires respectifs, nous avons voulu transposer ce concept à la diaspora Nigérienne, afin de créer du lien et un esprit de solidarité entre les membres de la communauté.

Pour renforcer l’esprit de cohésion et dynamiser notre réseau, le Collectif ZZ a créé l’AlumNi, un groupe qui compte plus de 450 membres de par le monde ! Conversations, échanges, opportunités professionnelles, nous partageons tout !

Pour faire vivre ce réseau AlumNi Niger au-delà du groupe en ligne, le Collectif ZZ a lancé les Fadas AlumNi, évènements Networking {ndt: mise en réseau} qui ont lieu dans chaque ville où résident des membres AlumNis actifs. Nous en comptons à Paris, Dakar, Niamey, Strasbourg et bientôt à Abidjan !

Hassia quel est justement l’esprit de la Fada des Zorros? Certains diront que c’est juste une rencontre de détente entre jeunes professionnels. En quoi la Fada contribue-t-elle au changement que vous prônez ?

Hassia: Les Fadas sont certes des moments agréables mais ce sont bien plus que des moments de détente. Nous avons voulu les appeler Fada pour rappeler le côté informel, minimaliste et enthousiaste des Fadas de Niamey, mais ce sont des rencontres de networking où nous cultivons notre réseau professionnel, et rencontrons des cadres seniors pour des échanges et conseil pour réussir dans le monde professionnel.

Les Fadas offrent également le cadre parfait pour présenter des projets en cours et rencontrer des personnes compétentes avec qui collaborer. Nous voulons révolutionner la connotation passive de la Fada et faire de ce moment de « détente » une causerie productive.

Qui peut être membre du Collectif ?

Hassia: Toute personne dynamique, proactive avec la volonté de mener des actions précises à court et moyen termes, et prête à participer à nos projets en cours est la bienvenue. Nous accueillons des personnes avec un esprit entrepreneur et autonome car notre organisation demande la participation de tous !

Nous détaillons les qualités recherchées chez un Zorro dans notre charte des « 10 Commandements ZZ » disponible sur notre site internet. N’hésitez pas à y faire un tour.

Beaucoup de Nigériens sortent pour aller étudier à l’étranger, et la plupart espère trouver du travail et vivre ailleurs que de rester travailler au pays, qu’en pensez-vous?

Hassia: J’ai moi-même fait mes études hors du Niger et travaille encore en dehors du Niger, je ne peux donc que comprendre et respecter ces choix. Malheureusement, la réalité est que le marché de l’emploi est assez maigre au Niger en comparaison aux autres pays de la sous-région par exemple. Rentrer au Niger est un choix presque cornélien pour certains et évident pour d’autres en fonction des opportunités qui s’offrent à chacun. Certains veulent rentrer mais n’y trouvent pas de perspectives de développement.

La réelle problématique pour moi est plutôt d’estimer quelle proportion de Nigériens formés et compétents ne rentrent pas au pays et pourquoi ? La raison de cette fuite de cerveaux, qui est phénomène répandu en Afrique de l’Ouest, sera la clé d’une éventuelle stratégie de rétention ou d’attractivité d’une jeunesse Nigérienne expérimentée pour développer nos secteurs privés et publics ; il est grand temps de la mettre en marche.

Hassia avez-vous un projet d’entreprise ?

Hassia: Je n’ai pas de projet mature à partager à ce moment mais j’aspire à me lancer dans l’entreprenariat au moment opportun ; c’est clairement un prochain objectif pour moi.

Que pensez-vous de la Jeunesse Nigérienne ?

Hassia: Très bonne question. Comme toute « jeunesse » elle est pleine d’énergie et de motivation et je pense que c’est à encourager. Cela dit, il me peine de constater lorsque je discute avec mes jeunes frères et sœurs de voir qu’une dure réalité les rattrape vite et qu’ils sont limités dans leurs rêves et leurs ambitions ; c’est pourquoi nos actions au sein du collectif me tiennent à cœur. Nous cherchons, tout simplement, à inspirer ceux qui arrivent après nous, pour qu’ils aient certes des rêves de réussite et ce grain de folie nécessaire pour réaliser de grandes choses, mais surtout qu’ils canalisent leur énergie à réaliser ces rêves. Je souhaite que la jeunesse Nigérienne ose, qu’elle ose de grands rêves et de grands projets bien au-delà du scope de Niamey ou du Niger, afin qu’on retrouve de nouveaux Abdou Moumouni ou Boubou Hama.

Je finirai en citant un grand homme Nigérien, le diplomate Idé Oumarou, qui a dit : « Voilà donc le Niger : un pays dur, mais attachant, dont la stérilité apparente n’est que la fine écorce des potentialités, nombreuses, mais qui se réserve de toute générosité tant qu’on n’y mettra pas le prix, c’est-à-dire de l’effort soutenu, des moyens et de la foi. »

Alors, chère Jeunesse Nigérienne, mettez-y la foi et surtout les moyens !

Archives Irdidjo Magazine 2016

O’Fem Magazine est un magazine d’information en ligne et sur papier , avec une WEBTV dont l’objectif est de traiter l’actualité des femmes Nigériennes et Africaines.

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