Portrait de la chanteuse Hadiza Mangou, l’avocate des enseignants

Née en 1974, épouse et maman, de son vrai nom, Hadiza Abdoulaye Tawayé, l’artiste chanteuse nigérienne est communément connue sous le nom de Hadiza Mangou. Surnommée Mangou par sa maman depuis son enfance, ce surnom trouve son origine dans la légende Sarouania Mangou, la reine et guerrière de Lougou/Dogondoutchi dont elle-même Hadiza est originaire.

C’est en 1997 que Hadiza commence sa carrière musicale en tant que choriste dans le groupe TANDIS du chanteur Abdoul Salam. Elle y resta jusqu’à la sortie de ses deux premiers singles, respectivement, « Chéri na »et « Bayani » qui étaient des grands succès.

C’est à partir de ces singles que l’artiste décide de voler de ses propres ailes en quittant la bande pour sortir son premier album en 2006, dénommé: Maman, dont le vernissage à eu lieu à Diffa.
Ce premier album dans lequel l’artiste rend hommage aux mères du monde, en particulier celle qui l’a mise au monde eut également un grand succès. D’ailleurs elle nous confie que c’est dans le même album que se trouve sa chanson fétiche « Mouchan Lacol » autrement dit « Enseignant ».
Son deuxième album ne tardera pas, cette fois-ci Hadiza Mangou rend hommage aux enfants, qui constituent l’avenir à ses yeux avec comme titre « Yara-Yara » ou « les enfants ».

Déterminée à faire de sa voix celle du changement elle aborde des questions comme l’amour, le civisme , la cohésion sociale et la
paix.
Son troisième album dénommé « Yan Kassa » ou le peuple confirme cet engagement. Ces albums sont tous composés de huit titres et 8 clips.

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Une musique engagée sur des causes chères à l’artistes

L’avocate des enseignants comme son entourage aime bien l’appeler, Hadiza a sorti plusieurs titres pour leur rendre hommage, surtout aux enseignantes qui sont dans les brousses.
L’artiste est convaincue que l’éducation est le fondement de tout, et il est de son devoir de faire comprendre à l’humanité l’importance de l’éducation.
« La musique n’est pas seulement un don pour moi, mais le fruit de beaucoup de travail. C’est généralement les nuits que j’écris mes chansons» nous dit-elle.

L’artiste a fait plusieurs concerts dans les régions et à Niamey pour le grand plaisir de ses fans.
Grâce à sa musique Hadiza a voyagé un peu partout dans le monde pour représenter le Niger dans des rencontres culturelles et a bâtit une carrière dont elle se dit fière : « Pour moi la musique est un métier comme tout autre et aujourd’hui, je remercie Dieu pour tout ce que j’ai acquis grâce à ce métier ».

Hadiza a dû se battre pour chanter

Comme tout jeune artiste au Niger, Hadiza Mangou a fait face aux défis socio-culturels et financiers que lui impose son statut d’artiste. D’ailleurs Hadiza n’a jamais pu enregistrer son 4 ème album en raison de ces défis financiers. Les trois autres album ont été possible grâce à son producteur Maître Bat.

Orpheline de père, Hadiza a affronté à ses débuts le refus de sa mère face à son choix de carrière, surtout étant une femme issue d’une famille
musulmane. A l’époque l’artiste chanteur musicien et compositeur Abdoul Salam a dû intervenir pour expliquer à sa famille que la musique est un métier comme les autres pour que cette dernière accepte de la laisser chanter.

En dehors de la musique l’artiste a fait un peu de cinéma avec le cinéaste Nigérien Djingarey Maiga, dans son film « Femme Noire du village » elle était l’actrice principale. Elle a aussi joué dans deux théâtres avec le groupe de Sourou gna, et voulait même se lancer dans le cinéma.

Au cours de l’interview qu’elle a bien voulu nous accorder, Hadiza Mangou nous a officiellement annoncé qu’elle prend sa retraite et renonce à sa carrière musicale. Ce qui n’est certainement pas une bonne nouvelle pour ses fans et les amateurs de ses chansons.