Culture

Téra-téra: le pagne tissé en voie de disparition

Par  | 

Le pagne traditionnelle ‘‘Téra-Téra’’ ou ‘‘Soubane’’ est un pagne tissé qui comme son nom l’indique vient de la contrée de Téra (actuellement département de Téra, région de tillaberi/Niger) et est surtout utilisé par la communauté songhaï-Zarma.
Du temps ancien à nos jours, le ‘‘tera-tera’’ symbole culturel nigérien a connu beaucoup de revers.

Le téra-téra un habillement de prestige

Fabriqué par des tisserands locaux appelé « Tchakey » avec de la laine et du coton, le pagne ‘‘tera-tera’’ fait partie des premiers textiles traditionnels du Niger.
Il était confectionné en deux couleurs « le pagne noir » et le « pagne blanc ». M. Adamou Garba, tisserand au musée national Boubou Hama de Niamey, nous explique que « dans le temps les hommes et les femmes utilisaient le pagne surtout pour leurs habillements. »
Les populations songhai-Zarma portaient du ‘‘tera-tera’’ pour aller aux cérémonies, au marché et même pour rester à la maison pour ceux qui en avaient les moyens.
Du fait de son coût très élevé le pagne était plus porté par les riches :« c’est plutôt une identité de bonne grâce, vous voyez avant chaque famille riche avait son propre tisserand et tous les pagnes que portait cette famille étaient tissés par lui.’’ » informe Mr Adamou Garba.

Le tera-tera dans le mariage songhai-Zarma

Dans le temps, chez les Songhai-Zarma, pour conduire les jeunes mariées chez leurs maris, la tradition voulait qu’elles soient enveloppées avec du « soubane » autrement dit le ‘’tera-tera’’.
En effet, à l’approche du mariage, la maman de la future mariée prend attache avec un tisserand chez qui elle va commander le « soubane » de sa fille.  Généralement elle choisit son tisserand selon le talent de ce dernier mais aussi sa connaissance de la structure des motifs du ‘‘tera-tera’’.
Bien que ce soit les jeunes mariées qu’on enveloppent avec, les mamans des mariées offrent également aux jeunes mariés un « soubane ».
« Si elle a les moyens la maman de la mariée doit acheter deux « soubanes », un pour la jeune mariée et l’autre pour son époux » nous explique Haoua Amadou, une femme Songhai.

Le tera-téra est un pagne qui n’existe quasiment plus de nos jours

Comme beaucoup de nos patrimoines culturels, le « téra-téra » est un pagne qui tend à disparaitre. Pour les besoins de cet article il nous a même été impossible de trouver ne serait-ce qu’une image d’illustration.
De nos jours, même si les femmes Songhai-Zarma, ne s’habillent plus avec du téra-téra, la pratique d’envelopper les jeunes mariées pour les conduire chez-elles est toujours présente, mais le pagne utilisé n’est pas du ‘‘ tera-tera’’. C’est un autre type de pagne tissé aux motifs géométrique avec du rouge , du noir sur un fond blanc appelé ‘‘ Krou-Krou’’, plus lourd que le téra-téra et beaucoup moins cher.
Ceci s’explique selon M. Adamou Garba, par le fait que beaucoup de tisserand ne maitrise pas la technique de confection du vrai pagne tissé téra-téra, la fabrication prend beaucoup de temps et le pagne coute cher. Les clients ne sont pas tous prêts à investir de grandes sommes dans le téra-téra .

Journaliste/communicante. Féministe/Activiste pour les droits des femmes et des jeunes filles. Je m’intéresse aux questions de genre et changement climatique. J’aime voyager à travers le monde. Je suis fascinée par la culture et la littérature africaine.

4 Comments

  1. Pingback: Sénégal: cadeaux de mariage - O'femmagazine

  2. Pingback: Niger: la tontine traditionnelle - O'femmagazine

  3. Pingback: ON NE TOUCHE PAS A MON HOMME: Partie 8 - O'femmagazine

  4. Pingback: Portrait de Fassouma Maman Kardi, l'auteure de Danedjo - O'femmagazine

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.