Découverte

La croix d’Agadez, symbole de l’amour

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La Croix d’Agadez, ce pendentif tant apprécié dans le monde entier représente l’exemple le plus connue d’une catégorie de bijoux subsahariens. Il est fabriqué par les Touaregs, en argent, en métal ou même en pierre.
Les Touaregs se trouvent un peu partout dans l’Afrique subsaharienne, surtout dans les déserts: une partie de l’Algérie, de la Lybie, au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Ainsi, la région d’Agadez ( au Niger ), zone par essence de la Croix d’Agadez compte tenu de sa situation géographique stratégique, a été un carrefour d’activités politiques et commerciales considérables. Elle a aussi été un espace de brassage culturel entre les peuples du Nords et ceux du Sud.
L’histoire de la Croix s’étant déroulée dans la région d’Agadez, mais sa fabrication se fait par les touaregs de toutes les contrées de l’Afrique.
Plusieurs bijoux lui ressemble, mais celle-ci est particulière avec son symbole propre et sa signification.

L’histoire la plus connue de La Croix d’Agadez

L’origine de la Croix a connu des vives controverses. Mais voici l’histoire la plus probable et partagée.
Chez les Touaregs, cette croix est un pendentif de la chance, représentée par une histoire d’amour : un noble touareg qui n’autorisait personne à rentrer chez lui, avait une très belle fille aimée par tout le monde. Seul un guerrier a pu conquérir le cœur de la fille. Pour exprimer son amour le guerrier a voulu lui offrir un cadeau original. Il est parti voir un forgeron qui lui a confectionné une bague avec des initiales pour déclarer son amour à la fille du noble touareg. Une fois la bague reçue, la jeune fille a fait retourné la bague chez le forgeron pour ajouter une autre initiale en signe d’acceptation. Les initiales reliées forment une croix. La fille a dit au forgeron qu’elle ne voulait non pas une bague, mais un pendentif. Et c’est ce pendentif qui est devenu comme un signe d’amour en milieu touareg. Jusqu’aujourd’hui chaque homme voulant se marier met une croix dans la valise de la jeune mariée en guise d’amour.

Même si la croix d’Agadez était jadis portée et utilisée par les femmes Touaregs, de nos jours elle est portée par des femmes et même des hommes de toutes les races. Elle est aussi utilisée en décoration et en architecture.

La croix se présente physiquement comme suit:

– La première partie s’appelle en tamatcheq << EGHAF >> qui veut dire << la tête >>. Elle se compose d’une pointe arrondie et supportée par un cou. Il s’agit de l’ailette supérieure de la Croix une fois renversée par rapport à son usage courant et non approprié.
– La deuxième partie s’appelle << IFASAN >> en Tamacheq c’est à dire << les mains >>. elle est constituée de deux ailettes opposées.
– En bas de troube la troisième partie ou les pieds, c’est à dire << IDARAN >> en Tamacheq.
Au milieu se trouve une sphère qui représente le ventre ou << Tedist >> en Tamacheq. Telle est la vraie CROIX d’AGADEZ généralement appelée << TENEGH’ELT >> dans la région de l’Air.

Mais de nos jours, l’imagination fertile des artisans suscitée surtout par l’esprit mercantile a pu tirer de ce Prototype de l’origine que l’on n’y trouve plus les caractéristiques premières de l’objet.
La rigueur de l’artisan dans la fabrication de cet objet rend difficile sa description. Le processus de sa fabrication n’est pas un fait de hazard, car il exige des mesures bien précises pour lui donner tous les attributs qu’elle nous offre au regard.
C’est ainsi qu’en moyenne, les trois ailettes vont être séparées, selon les usages, 8,5 cm chacune et 6 cm de l’anneau inférieur. Le quadrilatère formé par les quatre ailettes aura 6 cm de côté et chaque ailette coiffée d’une bosse de 6 cm de diamètre.

Sa fabrication se fait de deux manières différentes :

– la première technique s’appelle le procédé de la << cire perdue >>. En effet, le forgeron crée d’abord une forme en cire et il noie ensuite cette forme dans une pâte de latérite, en aménageant un orifice d’entrée et de sortie. En deuxième phase de travail, il chasse la cire en chauffant la latérite séchée en forme de croix et y coule le métal en fusion. Si son procédé est parfait, il ne reste plus qu’à polir et à décorer sa croix.
– le deuxième procédé est celui à partir d’un moule en cuivre préparé d’avance. Ce moule est constitué de deux parties. la petite qui porte en son milieu un rond et la grande dans laquelle va s’enclencher la petite une fois l’opération commencée. Un orifice placé en bas du moule accueille le moment venu; le métal choisi pour la construction de la Croix d’Agadez. C’est par cet orifice que le métal préalablement chauffé est coulé. Lorsque le métal est froid, le forgeron ouvre le coffret et retire sa croix.

Cette Croix a pour signification d’une amulette de fécondité, de prévention des morsures de serpent ou de scorpion. Elle symbolise l’amour, la beauté, la douceur et la culture d’un peuple que sont les Touaregs.

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