Confessions

Confession N°6: Mon rêve trop tôt brisé

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Torrent de larmes, changement d’humeur, je passais du chaud au froid en quelques secondes, j’étais exécrable.

Mme Anonyme : Bonjour, merci de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer sur un tel sujet, j’espère du fond du cœur que ça aidera d’autres femmes dans la même situation.

Mallaya : Bonjour, tout l’honneur est pour nous, et merci au nom de toute l’équipe d’O’FEM pour la confiance et en celui de nos fidèles lectrices.

Mme Anonyme : Alors, je suis une jeune femme de 29 ans. Eh oui! C’était mon tout premier bébé.

En réalité, le temps qu’a duré ma grossesse je n’ai connu que des petits maux d’ordre physique. Je pense que toutes les femmes connaissent d’ailleurs. C’était désagréable mais ça méritait d’être vécu.

Ma famille et mon époux ont été d’un soutien indescriptible, toujours aux petits soins. Alhamdulillah!

Cependant, j’ai dû arrêter le travail car j’ai dû être mise au repos sous ordre strict du médecin. Je n’avais plus le droit à rien, mon époux devait me faire à manger, me servir et même débarrasser. J’étais couchée à longueur de journée ; Je devais même limiter mes mouvements pour aller aux toilettes.

Mallaya : Pourquoi le médécin a dû vous mettre en arrêt si tôt?

Mme Anonyme : j’ai été alitée car j’ai eu des douleurs puis des saignements. Donc le médecin a soupçonné un avortement au départ puis quand cette hypothèse a été écartée, il m’a gardée en observation pour surveiller une grossesse extra-utérine. Mais comme l’embryon n’était pas encore visible, il fallait attendre et continuer de surveiller avec des échographies et des tests beta HCG, le taux évoluait comme une grossesse normale (car en réalité l’embryon était placé dans un coin de ma trompe et évoluait très bien, d’où le fait que tout soit passé inaperçu.

Au moment de l’événement, c’était juste une explosion de sensations et de sentiments.

Mallaya: je voudrais bien confirmer, c’était donc une grossesse extra-utérine?

MMe anonyme :  Oui, c’en était une.

A vrai dire, je voulais vraiment être maman depuis longtemps, j’ai cette « passion » et cette fascination pour les enfants et toute la magie derrière leur conception, j’étais sûre que le moment venu j’allais le sentir au plus profond de moi, eh ben non! ?.

Ce petit espiègle a décidé de nous surprendre, j’ai même eu mes règles (c’est ce que les médecins appellent les règles anniversaires) alors vous imaginez ma joie quand mon médecin m’a appris que j’attendais un enfant.

Mallaya: oui, je l’imagine aisément.

Lorsque qu’on attend un heureux événement dans nos têtes, automatiquement l’on s’attend à ce que tout se passe bien, on commence déjà à se projeter etc…

Mais moi, j’avais ce petit pressentiment, une sorte d’appréhension ou de peur, je ne saurais l’expliquer.

Dieu m’est témoin que j’ai eu une farandole de médecins qui me suivaient de près, les moindres changements, douleurs étaient scrutés à la loupe. Ils tenaient à ce que tout se passe bien, c’était mon premier et nous l’avons longtemps attendu.

Puis un bon matin, à la suite de douleurs nous sommes allés en urgence vers mon gynécologue. Il était en sueur, il a procédé à quelques examens en urgence puis là je voyais son visage qui se décomposait plus il entendait les battements cardiaques, il n’arrivait pas à me regarder dans les yeux. Alors, il a appelé deux autres collègues à lui pour avoir leurs avis. Il priait pour qu’il se soit trompé, mais non, ils ont confirmé le diagnostic. Le bébé allait bien mais de part là où il était placé ma vie était en danger. Soit l’on m’opérait dans l’heure, soit je mourrais !

J’étais juste là sans aucune émotion en état de choc.

Voilà, comment je me suis retrouvée au fil des minutes en chemise de bloc, charlotte, chaussons jetables, sonde et cathéter dans un bloc gelé !

C’était la fin!

Le réveil était difficile, j’ai failli ne pas revenir après l’anesthésie générale, mais Alhamdulillah.

La douleur, mon Dieu cette douleur ?………

Elle était physique et émotionnelle, je paraissais forte mais au fond j’étais vide.

Les gens qui venaient me voir admiraient ma force.

Mais, je vous assure que les émotions sont très vite apparues.

Torrent de larmes, changement d’humeur, je passais du chaud au froid en quelques secondes, j’étais exécrable.

Surtout les commentaires du style « ça arrive » « c’est normal » « toutes les femmes passent par-là, surtout les premiers bébés »

C’était choquant de voir tellement d’insensibilité surtout de la part des femmes.

Heureusement, j’ai eu le soutien adéquat, de la part de ma famille et surtout de mon époux.

Le corps médical aussi était présent, mes moindres questions et inquiétudes étaient rapidement balayées par les réponses et des conseils adaptés.

Mallaya : Comment vous sentez-vous aujourd’hui?

Mme Anonyme : Aujourd’hui, je suis en paix, chaque fois que je touche ma cicatrice, je me dis que ce n’était pas de ma faute, que prochainement tout ira bien, je pense à ce petit ange et je fais des douas pour lui.

Dans quelques mois, ça fera une année déjà, et j’ai hâte de pouvoir retenter l’expérience.

Je prie de toutes mes forces pour Ça.

Merci ?

Mallaya : Merci encore infiniment Mme Anonyme d’avoir partagé ce pan si intime de votre vie avec nous. Nous implorons Dieu que vous retombiez très bientôt enceinte et que tout se passe bien pour vous deux. Au très respectable et responsable mari/ papa qui partage votre vie, que Dieu le récompense.

                        Mot de Mallaya

Mme Anonyme a dit : ” Lorsque que l’on attend un heureux événement dans nos têtes, automatiquement l’on s’attend à ce que tout se passe bien, on commence déjà à se projeter etc…”

Je voudrais dire à toutes les mamans et futures mamans, que chaque grossesse est un cadeau inestimable de Dieu. Il y a tellement de femmes qui ont du mal à tomber enceinte ou qui accouchent des enfants qui ne sont pas en santé ou des mamans qui les perdent en cours de grossesse, ou des mamans qui ne connaitront jamais la sensation d’être enceinte, que nous ne devrions pas prendre cela pour acquis. Nous devrions prier pour que cela se passe bien et aussi se renseigner, lire, être attentive à notre corps et à ce qui s’y passe. Dans le cas présent, Mme Anonyme n’aurait rien pu y faire, mais il y a pleins d’autres cas où l’intervention rapide des médecins peut sauver une vie ou deux.

Il y a des choses aussi simples que l’alimentation durant les premiers mois de grossesse qui peuvent avoir un impact important sur la survie du fœtus.

Lorsque l’on a une amie ou une sœur enceinte, discuter avec elle, s’assurer qu’elle se renseigne  sur son état et qu’elle fasse attention.

Mme Anonyme a aussi dit : “Surtout les commentaires du style « ça arrive » « c’est normal » « toutes les femmes passent par là, surtout les premiers bébés »

C’était choquant de voir tellement d’insensibilité surtout de la part des femmes‘’.

Je voudrais à ce sujet justement, faire un parallèle avec ce que j’expliquais plus haut. Je peux me tromper et si c’est le cas, je vous prie de vous montrer indulgents et de m’excuser.

Mais, ce que vous prenez pour de l’insensibilité, vous dit en fait à quel point, il y a de femmes qui perdent des bébés ou ont des grossesses interrompues ou des événements malheureux du genre, et que on en parle pas. “Les mamans”,  elles, sont souvent au courant car on le cache aux jeunes filles. Elles le disent en fait sans méchanceté, c’est une tentative pour nous rassurer, certes maladroite mais pas méchante. C’est parce qu’elles parlent par rapport au nombre qu’elles ont dû voir. Elles savent aussi que quand tu tiendras si “Dieu le veut” tes prochains bébés dans tes bras, ça ira mieux.

Puisque dans nos sociétés, beaucoup de choses sont tabous et notamment tout ce qui attrait à la grossesse, alors on n’en parle pas beaucoup.

Autre chose, c’est que c’est vrai que dans la plupart des cas, les fausses couches arrivent au cours du premier trimestre, le plus souvent à cause d’anomalies génétiques. Il y a peut-être un peu de confusions autour.

Nos mamans avec les tabous, cette gêne naturelle, ce respect naturel qu’il y a dans nos sociétés, ne s’expriment pas comme on s’y attend ou comme on voit les occidentaux le faire. De manière très expressive (rires), mais notre génération le fera différemment. En attendant, essayez de ne pas le prendre mal.

Mme Anonyme a aussi dit : ” je me dis que ce n’était pas ma faute”.

Mallaya : Oui, ce n’est pas de votre faute, ce n’est  jamais la faute de la maman, c’est des raisons médicales, ou autres et qui sont hors de notre contrôle.

Cela peut arriver à tout le monde.

A toutes les jeunes femmes et mamans de ce monde, bon courage. Prenez surtout soin de vous, votre bien-être est important pour réussir tous ces combats.

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Je suis passionnée de bien-être. Le bien-être sous tous ses angles, le bien-être de la famille: de la maman aux enfants ( en passant par le papa). Le bien-être interne et externe qui sont indissociables pour un équilibre heureux de la famille. J'écrirai dans la rubrique Santé.

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