Intimité des femmes
Les infections vaginales
Les infections vaginales sont source de beaucoup de confusions. On les confond aux infections urinaires, ou elles sont presque toujours associées aux rapports sexuels. Pourtant elles ne sont pas toutes transmises par cette voie.
Dans une société comme la nôtre, dans laquelle il y’a énormément de tabous concernant tout ce qui implique les parties génitales, on ne parle pas ouvertement des infections génitales, ne serait-ce que pour éduquer.
Conséquence :
- les mères blâment parfois les filles de dévergondage sans vérification, ou s’inquiètent de causes plus grave (viol etc…)
- beaucoup de jeunes femmes subissent la douleur et la frayeur, alors que ces infections peuvent être facilement traitées.
pour en apprendre un peu sur les différents types d’infections vaginales, je vais à la rencontre du Dr Baka Kalid, Chirurgien Urologue spécialiste en infertilité masculine et AMP de l’hôpital Général de Référence de Niamey.
Des infections les plus simples à traiter à celles qui peuvent entrainer des complications plus sérieuses, on distingue :
Les Infections à levures (candidose vaginale) :
Une infection vaginale à levures se produit lorsque le système immunitaire est affaibli ou lorsqu’il y a une prolifération de levures (champignons appelés Candida albicans) qui sont des micro-organismes naturellement présents dans le vagin. Une modification de l’acidité normale (ph) protectrice du vagin en est souvent la cause.
L’infection vaginale à levures n’est pas transmissible sexuellement. Elle peut causer un grand inconfort, mais elle est, dans la majorité des cas, simple à traiter.
La vaginite à Trichomonas :
La vaginite à Trichomonas est une infection vaginale causée par les protozoaires du Trichomonas vaginalis (le Trichomonas vaginalis est un parasite de l’être humain appartenant à la famille des protozoaires).
La vaginite à Trichomonas est généralement transmise sexuellement.
La vaginose bactérienne :
c’est une infection vaginale qui survient lorsque l’équilibre des bactéries vaginales est rompu. La vaginose bactérienne survient fréquemment chez les femmes qui ont une maladie sexuellement transmissible, qui ont plusieurs partenaires sexuels ou qui utilisent un stérilet.
Les causes
Des bactéries, des levures et d’autres micro-organismes, sont à l’origine d’infections vaginales.
D’autres facteurs accroissent également les risques d’infection:
a) La diminution du taux d’acidité (élévation du pH) des sécrétions vaginales: le vagin abrite des bactéries qui le protège (lactobacilles), lorsque l’acidité vaginale est réduite, le nombre de bactéries protectrices diminue aussi, tandis que le nombre de bactéries qui provoquent une infection augmente (c’est par exemple la cause de la vaginose bactérienne).
b) L’absence d’hygiène : quand la région génitale n’est pas maintenue propre, le nombre de bactéries augmente, et l’apparition d’infections bactériennes avec.
c) Le port de sous-vêtements serrés et peu absorbants : lorsque les sous vêtements sont dans une matière qui ne respire pas, ils maintiennent la région génitale humide et favorise le développement de bactéries et de levures.
d) Des lésions (blessure, plaie) des tissus pelviens(relatif au petit bassin) : Elles peuvent avoir été causés par une intervention chirurgicale, une radiothérapie, par une tumeur, une malformation congénitale, ou une fistule. La fistule est une connexion anormale entre les organes qui peuvent, par exemple, permettre au contenu de l’intestin (dont les bactéries) de pénétrer dans le vagin. Et dans ces cas, les défenses naturelles du corps sont affaiblies, favorisant l’infection.
e) Une irritation des tissus vaginaux : l’irritation des tissus vaginaux peut provoquer des fissures ou des ulcères, qui deviennent alors un passage dans le sang pour les bactéries et les levures.
Les symptômes
Les signes courants d’infections vaginales sont les pertes vaginales. Celles-ci diffèrent des pertes normales, car elles sont accompagnées d’un prurit, de rougeurs et parfois d’une sensation de brûlure ou de douleurs au niveau des parties génitale. Les pertes peuvent être malodorantes (odeur de poisson). Dépendamment de la cause, l’aspect et la quantité des pertes vaginales seront différents.
Le prurit peut gêner le sommeil. Certaines infections occasionnent des douleurs lors des rapports sexuels et provoquent des mictions douloureuses plus fréquemment.
Dans de rares cas, la peau de la région vaginale et de l’urètre ont tendance à se coller les uns sur les autres (adhérences).
Néanmoins, les symptômes sont mineurs ou inexistants.
Aussi lorsque l’on est sujette à des infections à répétition, cela peut présager ou être la conséquence «d’une tumeur du col » qui est insidieuse et qui peut évoluer rapidement.
Le Dr Baka conseille fortement aux femmes en âge de procréer ou qui sont sexuellement active de procéder à un « Frottis Cervico Vaginal » de façon régulière.
Prevention
Mesdames on ne le répétera jamais assez : La prévention reste notre meilleur allié.
Observer les mesures suivantes dans le quotidien, et l’enseigner à son entourage aidera à réduire les risques de contagion:
•
la rigueur dans l’hygiène de la région génitale qui doit être propre et sèche. Il est recommandé de se laver tous les jours à l’aide d’un savon doux sans parfum (savon à base de glycérine par exemple), de se rincer et de se sécher avec soin;
•
après avoir uriné ou déféqué, toujours s’essuyer d’un mouvement d’avant en arrière pour éviter le passage des bactéries de l’anus vers le vagin. Surtout pour les fillettes de 2 a 6 ans;
• privilégier des culottes en coton ou doublées en coton, amples et absorbants, afin de permettre une circulation de l’air et le maintien d’une région génitale sèche;
•
avoir des rapports sexuels protégés grâce aux préservatifs et limiter le nombre de partenaires.
Il est déconseillé de prendre des douches vaginales fréquentes et d’utiliser des produits d’hygiène intime. Les douches vaginales suppriment les bactéries qui protègent normalement le vagin et augmentent le pH vaginal, favorisant le développement d’infections, y compris d’infections pelviennes.
Traitement et consultation médicale
En cas de symptômes, les traitements suivants peuvent aider :
• maintenir une bonne hygiène;
• utiliser de l’eau ou de la glace pour soulager les symptômes;
•
si nécessaire, des médicaments peuvent soulager le prurit;
• Surtout proscrire les savons parfumés ou forts et les produits topiques inutiles (tels que les déodorants utilisés pour l’hygiène intime);
• atténuer la douleur et le prurit en appliquant une poche de glace ou des compresses froides sur la région génitale ou en réalisant un bain de siège froid (avec ou sans bicarbonate de soude) en position assise, pour que la région anale et génitale soient plongées dans l’eau;
• asperger la sphère génitale avec de l’eau tiède contenue dans une bouteille d’eau peut aussi soulager les douleurs et les démangeaisons.
Attention ! Toujours sur les conseils de votre pharmacien ou médecin.
Si ces mesures ne soulagent pas les symptômes, il faut alors employer des médicaments.
Les antihistaminiques administrés par voie orale permettent de soulager le prurit. Ils peuvent provoquer aussi de la somnolence et peuvent être utiles si les symptômes ont une incidence sur le sommeil.
Le traitement spécifique dépend de la cause.
Les petites filles ou les femmes qui ont des pertes vaginales accompagnées d’un prurit ou qui présentent d’autres symptômes vaginaux, tels que rougeur, sensation de brûlure, ou douleurs pendant les rapports sexuels, doivent consulter un médecin, qui procédera à un examen clinique avec ou sans une analyse d’un échantillon de l’écoulement et/ou du liquide provenant du col de l’utérus.
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