CHRONIQUES

Destinée: Partie 12

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– Je ne vais même pas te répondre mais crois-moi quand je déciderai de te régler ton compte tu seras la plus malheureuse de la planète terre. Tu nous prends pour une famille de va-nu-pieds ? Tu crois que tout ce que tu fais dans cette famille ne passe pas par moi ?

– Qu’est-ce que j’ai fais donc ?

– Hey ! Tu vas apprendre à respecter les parents des gens sinon je te jure que… balbutia Karim à bout de nerf et de souffle.

– Tu me jures que quoi ? Tu vas encore lever la main sur moi ? Dit-elle tout en venant prêt de son beau-frère.

– Karim ? Karim ? Tais-toi et vas à ta place.

– Mère ?

– J’ai dit de te taire maintenant !

– Cheikh ? Tu vas laisser ta femme manquer encore de respect à ta mère ? Ce que j’apprends en ville est donc vrai ? Innalillahi wa inna illehi raji’oun dans quel monde sommes-nous ? Dit la cousine de Adja en tapotant des mains.

– Ma tante s’il te plaît, j’essaie de calmer les choses j’aime ma mère autant que ma femme !

– Hé ! Tu compares l’amour de celle qui t’a mise au monde à cette…cette…

– Je ne te permets pas !

– C’est ça ! Safiatou a vraiment raison de se bomber la poitrine partout, elle a fini avec l’enfant là.

– Bon s’il vous plaît ? Je n’ai pas besoin de tout ceci !

Sarah et Mariah n’ont rien dit depuis le début de la réunion. Elles connaissaient la vérité de ce qui s’est passé chez eux une semaine en arrière mais n’ont pas voulu empirer la situation plus qu’elle ne l’est. Samira pourrait même dire qu’elles défendent leur mari avec des mensonges.

– Vous les garçons attachez bien vos ceintures, je ne vous ai pas éduqué pour que des femmes vous malmènent. Je veux que l’animosité que vous ressentiez sois dès aujourd’hui oubliée et enterrée à jamais. La prochaine fois que je vais entendre ou voir un incident pareil dans ma famille, je jure que je vous renierai à tout jamais et pour finir j’ai pris la décision de vivre chez moi. Je ne vais pas squatter l’intimité de qui que ce soit de vos deux familles respectives. J’ai demandé à ce que votre tante me trouve une servante, c’est tout ce que je veux. Vous pouvez rentrer.

Ils connaissent tous le tempérament de mamie Adja. Si elle dit blanc c’est blanc jusqu’à ce qu’elle décide que ce soit noir.

– Pour finir, je veux que vous demandiez pardon maintenant. Je voulais que chacun vide son sac et qu’on passe à autre chose mais ceux qui avait quelque chose à dire l’ont déjà dit. Bref, demandez-vous pardon et reprenez une vie normale sans rancœurs.

Chose demandée, chose faite. Adja savait pertinemment que son fils n’est que l’ombre de lui-même et elle sait que si elle doit se mettre en guerre contre sa belle-fille, elle allait se heurter à la quiétude de la famille, elle qui ne demande que la paix. Se rétracter pour mieux tirer fait gagner en maturité et mène à une victoire se disait-elle au fond de son être mais cela n’est que son secret à elle.

La nuit est tombée dans le petit village de n’groum depuis des heures et aucune nouvelle de la future mariée. La famille commençait même à s’inquiéter. Issaka, ses parents et son oncle Aliou étaient tous chez Fatima à l’attendre parce que le futur marié avait quelque chose d’important à annoncer. Ils commençaient tous à s’impatienter vu que les amies de Fatima avaient ramené ses affaires et ont dit qu’elle était partie voir Issaka depuis ce matin mais elle n’est plus revenue les trouver. Ce qu’il affirma sans broncher. Ils étaient sur le point de rentrer quand Fatima fit son entrée sous le regard de tous nonchalamment.

– Où étais-tu ? Quelles sont ces manières de partir sans donner de nouvelle ? Rouspéta sa mère au bout de sa vie, tu sais depuis combien de temps on te cherche ? Nous nous sommes tous fait un sang d’encre pour toi. J’espère pour toi que tu as une bonne excuse.

Fatima n’a rien dit devant sa mère qui était prête à la battre si ce n’est la mère de Issaka qui s’est mise entre les deux.

– Arrêtes de crier l’essentiel ce qu’elle soit revenue saine et sauve.

– Anna ?! Dit-elle avec une toute petite voix.

Fatima avait l’air d’avoir passé la journée à pleurer et les cris de sa mère n’ont fait qu’empirer son état. On ne lui donnait même pas l’occasion de parler malgré les questions que tous lui posaient à la fois.

– Je ne veux rien

Bientôt la suite…       

Écrivain/nouvelliste/chroniqueur, Koko sobriquet d’écrivain et signature de la KokoStory. Je suis touche à tout, volontaire, défenseur de droit de l’Homme. Voyage, cuisine, lecture, écriture, la danse, font parti de mon quotidien, en général, la vie me passionne quoi !

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