CHRONIQUES

Destinée: Partie 9

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Dans la même soirée, toute la famille Fall était à la clinique attendant des nouvelles de la mamie Adja. Les médecins ont déjà annoncé qu’elle était hors de danger et que son état de santé était stable. Les hommes ont passé la nuit ici laissant les femmes rentrer. Elles sont revenues le matin même, pour les épouses de Karim. Il n’y a que Samira qui est venue dans l’après-midi. Cela va bientôt faire 24h qu’ils attendent de voir leur mère. Karim menaçait même d’évacuer sa mère à l’hôpital national car s’ils sont ici c’était à la demande de Cheikh. Dans le hall, ils étaient chacun de son côté. Karim et ses épouses au fond et Cheikh juste à l’entrée. Samira a parlé quelques minutes avec son mari puis elle est venue saluer les autres.

De retour auprès de Cheikh, Karim l’a suivi.

– Comment va-t-elle ?

– Nous n’en savons pas plus mais les médecins disent qu’elle est hors de danger.

– Et toi ? Tu tiens le coup ?

Cheikh allait répondre quand son frère les interrompit.

– J’attendais que ta femme vienne pour vous parler tous les deux !

Cheikh et Samira se sont aussitôt levés pour voir ce que veut Karim qui n’avait pas parlé depuis qu’ils sont ici. Il avait l’air toujours aussi furieux contrairement à son frère qui avait décompressé. Mariah l’avait suivi de peur que son mari ne fasse une bêtise.

– Karim ? S’il te plaît calme toi !

– Mariah, laisses-moi j’ai dit !

– Qu’est-ce que tu veux Karim ?

– Je te jure Cheikh, je jure sur le saint Coran que s’il arrive quoi que ce soit à ma mère, si ma mère ne s’en sort pas, je ne vous le pardonnerai jamais et je vais vous tuer de mes propres mains vociféra-t-il.

Cheikh allait en placer une quand sa femme l’a tiré afin qu’ils quittent la salle d’attente.

– Karim ? Elle va aller mieux, mamie va aller mieux d’accord ?

Il n’a adressé aucun mot à sa femme. Karim n’était pas très proche de sa mère à son jeune âge mais depuis qu’il s’est marié, sa mère est devenue sa meilleure confidente. Cheikh était dans le passé celui qui était le plus proche de leur mère et de tous d’ailleurs. Ils formaient une joyeuse famille jusqu’à ce qu’il voyage au Burkina Faso et rencontre Samira. Elle aussi à ses débuts, elle était aimée de tous et n’avait aucun problème avec qui que ce soit, mais juste après quand les affaires de son mari ont commencé à très bien marcher, elle était devenue une autre personne. Elle se disputait tout le temps avec les servantes puis après avec les membres de la famille. Voyant cela, Cheikh qui habitait encore en famille a décidé de payer une maison et de s’en aller vivre avec sa femme enceinte malgré le refus de sa mère.

– Je suis vraiment perdu, tout cela est de ma faute. Karim n’a pas tort de m’en vouloir tu sais !

– Tu vas encore recommencer ? Tu vas culpabiliser pendant combien de temps ? À quelque chose malheur est bon tu ne le savais pas ?

– Comment ça ?

– Réfléchis un peu s’il te plaît, si les médecins font autant d’examens sur ta mère ce qu’ils soupçonnent quelque chose tu ne penses pas ?

– J’espère bien que tu n’as pas raison ! Je ne veux pas qu’il arrive quelque chose de mal à ma mère.

– Oh voyons ! Tu n’as pas 5 ans d’accord ? Nous sommes tous destinés à mourir, c’est notre finalité.

– Tu t’entends parler ? C’est censé me réconforter c’est ça ?

– Papa Raoul ? Samira ? Venez vite le médecin veut tous nous voir.

– Qu’est-ce qui se passe ?

– Je n’en sais rien vraiment.

Ils sont retournés ensemble et le médecin invita les deux hommes dans son bureau. L’attente était longue pour les deux mais c’était pire pour les femmes qui n’en avait aucune idée de ce qui pourrait être dit à l’intérieur. Samira comme à son habitude manipulait son téléphone, mine de rien.

– J’espère qu’elle va vraiment aller mieux.

– Nous l’espérons tous.

– Hum ! De toutes les façons moi au lieu d’être atteinte de certaines maladies, je préfère mourir dit la pessimiste des lieux.

Pour réponse, les deux dames se sont juste levées pour changer de place et elle les toisa de plus belle.

Dans le bureau, Cheikh et Karim s’impatientaient pendant que le médecin lisait encore et encore les papiers devant lui.

– Alors, je voulais vous dire que votre mère n’est plus en danger.

– Alhamdulilah ! Dieu merci !

– Oui oui ! Rendons grâce à Dieu, elle a vraiment frôlé le pire.

– Nous pouvons la voir ?

– Patience, on est en train de la transférer des soins intensifs à une chambre où elle sera suivi. Il vous faudra redoubler de vigilance afin que ça n’arrive plus. Votre mère était vraiment à deux doigts de la mort. Elle a eu beaucoup de chance.

– Qu’est-ce qu’elle a docteur ?

– Pour l’instant, nous sommes toujours dans les analyses. Nous ne pouvons rien dire avec certitude.

– On peut la voir ? demanda Karim.

– Oui mais s’il vous plaît ne lui faite pas faire des efforts.

– D’accord docteur, merci vraiment.

Ils sont sortis comme deux gamins pour annoncer la bonne nouvelle aux femmes. Plus tard, ils ont eu l’autorisation d’aller voir Adja. Sans se faire prier, les deux sont entrés en trombe dans la chambre de leur mère. Elle avait l’air fatigué mais allait beaucoup mieux.

– Maman ? Comment te sens-tu ?

– Je vais mieux Alhamdulilah.

A SUIVRE…

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Écrivain/nouvelliste/chroniqueur, Koko sobriquet d’écrivain et signature de la KokoStory. Je suis touche à tout, volontaire, défenseur de droit de l’Homme. Voyage, cuisine, lecture, écriture, la danse, font parti de mon quotidien, en général, la vie me passionne quoi !

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