Cuisine nigérienne

La cuisine n’a aucun secret pour Manirou Hanounou

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Ce jeune nigérien, spécialiste junior en passation de marchés est un féru de cuisine. Loin des préjugés, le jeune homme de 26ans vit de sa passion depuis bientôt 3ans avec son entreprise de service traiteur. La cuisine c’est sa maman qui lui a appris, un art qu’il perfectionne au fil de ses voyages.

Présentez-vous aux internautes? 

Bonjour, alors mon nom est Manirou Hanounou. J’ai 26 ans et je me considère plus comme un jeune Multi-tasking. J’essaie d’une manière ou d’une autre de m’imposer dans l’entreprenariat Nigérien. À côté, je suis Assistant en Passation de Marchés dans un projet de la Banque Mondiale.

Ma motivation et ma soif de réussir me donnent le courage et la confiance de vivre une vie professionnelle et entrepreneuriale.

Quel est votre parcours scolaire?

J’ai obtenu mon baccalauréat en 2012 au lycée Bedir. Par la suite, j’ai décidé de continuer mes études supérieures à Gediz University en Turquie (option International Trade and Marketing). Là bas, j’y ai passé 4 années et obtenu mon Bachelor. Parallèlement j’ai suivi des cours de langues: Turc, Anglais et Espagnol. 

Après l’obtention de mon Bachelor, j’ai obtenu mon Master à L’ISM de Dakar en International Management. 

J’ai également suivi de nombreuses formations en passation de marché à l’université Laval au Canada, à l’EST au Maroc, à l’école ENA de Niamey et sur le site de La Banque Mondiale.

D’où est née votre passion pour la cuisine?

Vous savez, j’estime que la cuisine au delà d’être une passion, fait partie de moi. Elle est une partie intégrante de ma personnalité. 

Déjà tout petit, notre mère veillait à ce que nous sachions faire toutes les tâches ménagères (cuisine, vaisselle, lessive et j’en passe). Et je dois avouer que cela m’a énormément aidé. J’avais déjà cette notion d’indépendance et d’autonomie.

Avez-vous effectué des formations en cuisine?

Cela peut vous paraître bizarre, mais la seule formation  que j’ai reçue, me vient de ma Mère. C’est elle qui m’a tout appris, de comment bouillir de l’eau à comment cuire un gros mouton (rire). 

Il faut aussi avouer que je suis quelqu’un de curieux naturellement et j’ai toujours été fasciné par les différentes cultures du monde. 

Je me considère un peu comme quelqu’un d’extrêmement chanceux car j’ai eu le privilège de visiter énormément de pays et d’apprendre leurs différentes recettes locales et traditionnelles. Chaque voyage représentait pour moi une nouvelle expérience, une nouvelle histoire de ma vie que je savourais à pleine dent. 

Quand est-ce que vous vous êtes lancé comme traiteur?

Ma Sœur et moi, Nous nous sommes lancé officiellement dans le service traiteur en début octobre 2018 avec la création de Fani’s Kitchen. Initialement Fani’s Kitchen était mon projet de mémoire qui s’est par la suite concrétisé. On a commencé à couvrir des événements de 25 personnes et aujourd’hui on couvre des événements de plus de 700 personnes par la Grâce d’Allah, Alhamdulilah.

Ce qui fait la force et la particularité de Fani’s Kitchen, c’est que c’est une entreprise familiale dans laquelle tout le monde est impliqué. 

Un homme aux fourneaux, au Niger ce n’est pas courant, comment faites-vous avec les préjugés ?

À vrai dire ces préjugés sont réels et il faut aller au-delà de tout ça et garder en tête l’objectif qu’on s’est fixé. J’ai toujours eu cet esprit débrouillard, même étant étudiant, j’arrivais à alléger certaines dépenses de mes parents en préparant des commandes faits maison. Ça m’a permis de rapidement créer mon petit monde dans le service traiteur Nigérien. Et à travers les différentes foires comme la FONAF j’ai su m’implanter dans le milieu.

Ce que je retiens de mon parcours, c’est que  quand on sait réellement ce qu’on veut et où on veut arriver, on ne doit aucunement prêter attention à tous ces clichés et à toutes ces calomnies. Peu importe les obstacles qui se dressent devant vous, il faut savoir y faire face et toujours trouver un moyen de continuer la tête haute . 

Qu’est-ce que la cuisine vous apporte?

Comme je vous l’ai précisé au tout début de notre entretien, la cuisine signifie tout pour moi. Certains sont nées pour gouverner, danser…. Moi je suis né pour faire plaisir et égayer la vie des autres grâce à mes délicieux petits plats (rire). C’est difficile à expliquer cette fierté que je ressens à chaque fois que je vois des sourires sur les visages et que je reçois des compliments de tous ces clients satisfaits. Cela me comble au plus haut point et m’aide à me surpasser quotidiennement. 

Quel est votre avis sur la gestion de la cuisine dans le foyer? 

Je ne vois aucun mal à ce que le mari fasse la vaisselle ou la cuisine pour sa femme, ou qu’il participe aux tâches ménagères. Au contraire, je trouve qu’il s’agit d’une bonne chose pour laquelle il sera récompensé au yeux d’Allah. Dans un hadith, il est dit que le Prophète (SWS) a dit :

« Le meilleur d’entre vous est celui qui se comporte le mieux avec ses épouses et je suis celui qui se comporte le mieux avec mes épouses. »

Je n’aimerai pas être le genre de mari ou père qui inspire la crainte et la peur au sein de sa famille. Je veux qu’ils me respectent grâce à l’amour que je leur inspire. D’ailleurs je sais que chaque week-end je serai le genre à être aux fourneaux juste pour égayer leurs papilles et les rendre heureux. 

Quels sont vos projets d’avenir ?

Ah pour ça j’en ai tout un catalogue ! (rire). Disons que dans un futur proche, j’aimerais bien créer une sorte de mini foyer pour les orphelins et les enfants abandonnés. Vous savez parmi ces enfants, très peu ont la chance de partir à l’école. Eh bien ce foyer sera non seulement un lieu où ils pourront vivre mais aussi une espèce d’école de cuisine. Ils y seront formés et suivis de manière à ce qu’à la fin de leur apprentissage la cuisine n’ai aucun secret pour eux. Pour ce qui est du second, celui ci me tient particulièrement à cœur. J’ai également l’idée d’ouvrir un complexe familial. Ce genre d’endroit qui respire la convivialité, qui vous donne l’impression d’être à la maison et pas dans un restaurant. Un endroit essentiellement composé des membres de la famille. Chacun y mettra sa touche personnelle. Quelque chose d’assez exotique et spéciale. J’espère réussir à le concrétiser tel que je le visualise dans mon esprit.  À vrai dire j’ai énormément de projets qui me trottent dans la tête, mais ceux là  je les considère comme étant mes priorités.

Un mot de fin?

J’aimerais juste finir sur cette phrase qui m’a énormément inspirée et qui continue à m’inspirer. 

« Parfois, même si tu as fait de ton mieux, tu te retrouves avec un grand désordre. Ne sois pas triste. Tu as essayé. C’est la seule chose que tu peux faire. Repose-toi, recentre ton énergie et recommence. Tu n’as pas échoué aussi longtemps que tu continues d’essayer. » Doe Zantamata

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Journaliste et Spécialiste en Communication, Digitale Entrepreneure. Fondatrice d’ Ir Didjo & d’O’Fem Magazine et Directrice de publication. Passionnée par le web et l’audiovisuel. S’intéresse aux questions de jeunesse et d’entrepreneuriat. Féministe Radicale. Aime la musique, la lecture, la cuisine et les voyages. Suivez-moi sur mes réseaux pour en savoir davantage sur moi.

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