Témoignage 4

Mme anonyme et sa fille

Ma première (1^ère) conversation avec ma fille sur les règles…

Cela faisait un moment déjà que je cogitais sur la question. Ma fille ainée a 8 ans.

Mais, l’idée d’en discuter a commencé à me traverser l’esprit seulement quand le sujet revenait de plus en plus indirectement vers moi.

La première fois : la maman d’une amie de classe à ma fille m’en parlait toute énervée parce que sa fille avait entendu parler “des règles” avec l’une de ses copines de classe qui elle-même l’avait appris en écoutant ses grandes cousines en discuter. Elle se demandait comment une petite fille de 8ans et demi savait tout ceci déjà et se demandait si la petite était toujours une bonne fréquentation pour la sienne.

Je l’ai calmée et je lui ai conseillé d’en reparler avec sa fille, car elle avait écouté sa fille tout en expédiant le sujet.

Mais dès que l’on s’est retrouvées dans la voiture avec ma fille, je lui ai posé un tas de questions dignes de Colombo (rires). Mais apparemment cette amie et elle n’avaient pas eu cette conversation. J’étais soulagée, mais cela fut de courte durée! Car non seulement, je me rendais compte que ma fille grandissait mais aussi de l’imminence d’aborder le sujet.

Dans la foulée, ça n’arrive jamais seul (rires), quelques semaines plus tard, une autre amie se plaignait que sa fille de 8 ans et demi commençait à avoir des seins et elle stressait à l’idée que les règles suivent rapidement. Là encore, je l’ai rassurée en lui disant que cela pouvait être deux événements bien isolés et que ce n’était probablement pas de vrais seins pour l’instant (rires).

Une fois le téléphone raccroché, mes tempes bourdonnaient de stress, et j’avais un gros nœud au ventre.

C’est alors que j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes. Faire de la recherche, sur le sujet, mais plus précisément sur comment l’aborder avec un enfant.

Mes lectures m’ont beaucoup apaisée, car je me rendais compte :

1. que je n’étais pas la seule, que toutes les mamans passaient naturellement par là (rires).
2. Que toutes les petites filles du monde passaient par là.
3. Qu’il valait mieux qu’elles l’apprennent de la bonne manière, car sinon cela pourrait se révéler désastreux pour elles.

Il y avait évidemment une multitude d’idées sur la façon d’aborder le sujet. Parmi elles, j’ai opté pour la suivante :

« J’étais tranquillement assise sur ma toilette, lorsque j’entendis 3 petits coups. Et à la question :

-qui est là?

Ma fille ainée me répondit que c’était elle et je l’ai invitée à rentrer.

J’avais justement mes règles. Et je connaissais le degré de curiosité de ma fille. Alors je lui ai demandé :

-Mlle, veux-tu me donner une serviette hygiénique dans le paquet rose là-bas?

Elle l’a donc prise et l’a examinée sous tous ces angles avant de me poser la question que j’attendais (le cœur battant la chamade (rires)) :

-“maman? Qu’est-ce que c’est?”

J’y ai répondu : ‘‘ça c’est une serviette pour se protéger. Quand tu seras un peu plus grande, pas maintenant, vers tes douze ans (dans mes rêves) tu auras tes règles, ça arrive à toutes les filles et toutes les femmes. Il y aura du sang qui va couler de ton “ tchoutchou” mais c’est normal, juste quelques jours et tu devras utiliser les serviettes pour te protéger.

Quelques minutes de silence et :

-“Tu veux dire que tu as ça là maintenant? en ce moment même?” en me regardant avec des yeux tous ronds.

-Oui ma Chérie.

-“Est-ce que ça fait mal?”

-Cela dépend ma puce, chez certaines personnes, oui et chez d’autres non. On va espérer que tu n’aies pas mal.

-“Ah! Ok!”

-On en reparlera le moment venu, je voulais juste que tu saches cela en attendant. Pas besoin d’en parler avec qui que ce soit d’autre que maman, et si tu entends le sujet en dehors de moi, tu m’en parleras.

-“Ok maman! Moi qui était pressée d’avoir 12ans, du coup je ne suis plus pressée maman”. A été sa conclusion avant de dire :

-“ok, à tout à l’heure et de partir”.

J’étais toujours fébrile 5 min après son départ.

Finalement, cela ne c’était pas mal passé! Bien au contraire, selon moi, mais bizarrement! Même pour la suite je stresse encore, mais beaucoup moins (rires).

Mais je serais prête pour la suite.  Je ne voulais surtout pas qu’elle en entende parler de la mauvaise manière. On ne sait jamais!

Voilà, pour ma part c’est fait! À vous maintenant, et partagez votre expérience avec nous !

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