Société

Réportage: Gnañay-Gnañay, ces femmes commerçantes venues du village

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Assises devant leurs marchandises dans un coin peu salubre à l’extrême Est du marché Wadata de Niamey, ces braves dames appelées communément « gnañay-gnañay » proviennent en majorité des villages de Ouallam et Filingué (Région de Tillaberi/Niger) pour vendre leurs produits de cueillette. Cette activité génératrice de revenue, leur permet de tenir jusqu’à la prochaine saison pluvieuse. Une activité qui contient beaucoup de risques aux vues des conditions dans lesquelles elles exercent leurs commerces.


Dans les campagnes, l’essentiel des vivres des foyers sont tirés de l’agriculture.  Les récoltes étant de moins en moins bonnes, les villageois doivent recourir à d’autres alternatives pour survivre. Les hommes partent en exode et les femmes déploient les grandes villes.

Subvenir aux besoins de leurs familles est la principale motivation de ces femmes. En effet, l’argent obtenu des ventes de leurs produits leurs permet de subvenir aux besoins de leurs familles. De façon périodique elles envoient de l’argent au village afin de soutenir ceux qu’elles ont laissé. « Je suis ici uniquement pour mes enfants. Je divise en trois (3) partie l’argent que je gagne. J’envoie une partie à mes enfants, une autre pour me ravitailler en produit que je revends, et la dernière partie c’est pour subvenir à mes besoins ici. » Mariama Adamou âgée de 43 ans.

Sous leurs petites tentes, en dehors des produits qu’elles vendent, on y trouve l’essentiel des ustensiles de cuisines qu’elles utilisent pour leurs besoins quotidiens. « Sous ce hangar j’ai tout le nécessaire dont j’ai besoin pour vivre à Niamey et mener mon commerce tranquillement ». Confie Hamsatou Halidou, 51ans, provenant du village de Bartchawal à une dizaine de kilomètre de Niamey.

Exposées à toutes sortes d’insécurité

Alors que dans la ville de Niamey on enregistre de plus en plus de cas de criminalité, il arrive que ces femmes passent la nuit au marché avec leurs marchandises et aussi les sous qu’elles gagnent grâce à la vente de leurs produits. Une situation qui les expose à toutes sortes de danger malgré le fait qu’elles soient organisées en groupe : « Il m’arrive de dormir ici, mais à chaque fois c’est avec la main sur le cœur que je passe la nuit avec toutes les histoires d’agressions et de vol qu’on entend » confie Kadidjatou Ali âgée de 35 ans habitant du village de Bonkoukou.

Pour pallier à cette insécurité qui plane sur elles, certaines d’entre elles préfèrent louer des maisons en ville dont elles partagent la location. Une solution qui leur permet de se mettre à l’abris des vols et autres formes de criminalité. « Je ne dors pas ici, nous louons une maison à 10 en ville et chaque fin du mois chacune paie pour la location 2500 FCFA, ce qui nous permet de nous sentir plus en sécurité ». Fati Seydou âgée de 42 ans.

Pour rappel c’est auprès de ces femmes qu’on trouve les ingrédients nécessaires pour la cuisson des mets nigériens comme le gombo sec, les feuilles sèches de baobab, le haricot etc.

Journaliste/communicante. Féministe/Activiste pour les droits des femmes et des jeunes filles. Je m’intéresse aux questions de genre et changement climatique. J’aime voyager à travers le monde. Je suis fascinée par la culture et la littérature africaine.

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