La place du henné ‘‘ Lallé’’ dans la culture nigérienne

‘‘Lawsonia inermis’’ ou encore henné communément appelé ‘‘Lallé’’ est une plante odoriférante originaire d’Afrique, du proche orient et du moyen orient dont les feuilles une fois séchées et réduites en poudre servent de peinture.
Au Niger les femmes utilisent généralement cette poudre comme arme de séduction et de coquetterie surtout lors des mariages et des
fêtes.
Mais le henné représente beaucoup plus dans la culture nigérienne. De la
coquetterie à la médecine en passant par les rites et coutumes du mariage il représente tout un symbole.

Le henné comme arme de séduction

Le henné est un héritage ancestral bien ancré dans la tradition des Nigériennes et occupe une place importante dans leur arsenal de séduction.
Elles l’utilisent pour s’embellir et séduire leurs maris. Elles se font tatouées avec les pieds et les mains pour avoir soit une couleur noire, marron ou rouge foncé. Elles l’utilisent aussi pour se gommer la peau ou pour colorer les cheveux.
Chez les femmes Songhai-Zarma par exemple une femme coquette doit toujours avoir les pieds colorés. Ses pieds ne doivent jamais être confondus aux pieds d’un homme. Le Henné est même un indicateur de différenciation entre hommes et femmes lors des catastrophes.

Le henné dans les préparatifs du mariage

Le henné occupe une place de choix dans les préparatifs du mariage pour le nouveau couple et aussi les amies proches de la jeune mariée.
Il existe chez les Zarma une tradition qui est en train d’être oubliée nous explique Fati Hassane : « avant, chez nous pendant la dernière semaine qui précède la cérémonie traditionnelle du mariage. Les amies et cousines de la jeune mariée viennent chaque jour chez elle pour passer la journée. C’est une période durant laquelle elle se font tatouer les pieds et les mains avec du henné autour d’une bonne ambiance musicale ».

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Chez les Hausa la place du henné dans les rites du mariage est encore plus sensationnelle. La veille de la cérémonie du henné proprement dite les femmes font ce qu’on appelle communément le ‘‘kla toulda’’ en langue Kanuri qui veut dire lavage de la tête ou ‘‘ Lalé-lalé’’ qui veut
dire bienvenue bienvenue. Mme Zeynab Maman nous explique le déroulement de cette cérémonie: « La jeune mariée est assise dans la cour de la maison et devant elle est posée une calebasse qui contient un mélange de henné et de parfums qui servent aux amies, cousines
et tantes de la jeunes mariée à laver les cheveux cette dernière ».
Ce lavage vient ainsi mettre un terme à la vie de jeune fille de la future mariée. Le lendemain se passe la cérémonie du henné et tous ses rites une manière de purifier la jeune mariée et de la préparer à sa prochaine vie de d’épouse.

Toujours chez les Hausa « le jeune marié également a droit à sa
cérémonie de henné une façon de le délivrer de sa vie de jeune célibataire et des pêchés qu’il aurait pu commettre ».

Le henné dans la médecine traditionnelle

Chez les personnes âgées le henné est un remède contre les douleurs aux pieds. Nos grand-mères quand elles ont mal aux pieds ont l’habitude de se tatouer avec la patte du henné afin d’atténuer les douleurs.
Le henné est également consommé pour ses propriétés antiseptiques et cicatrisantes. Il permet aussi de diminuer les mycoses, de guérir les furoncles, les abcès, les panaris, les inflammations et favorise la cicatrisation des blessures.
Dans la religion musulmane l’utilisation du henné est plutôt une tradition prophétique et beaucoup de Hadith relatent que le prophète Mohammed (SAW) utilisait le henné comme teinture pour ses cheveux ou pour soigner les maladies.