CHRONIQUES

Destinée: Partie 3

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Mon nom est Samira Mamane, j’ai 28ans, mariée et mère d’un petit garçon Raoul, malgré moi !
Si je devais me décrire, je dirai que je suis belle, belle, belle et intéressante, Voilà !
J’ai rencontré Cheikh à une soirée et depuis dix ans maintenant, il est devenu l’homme de ma vie, le père de mes enfants et cela jusqu’à ce que sa fortune nous sépare mais je vous raconte ceci pour que ça soit notre petit secret à vous et moi !

Je suis avec Cheikh juste à cause de son argent. L’amour, le vrai, je l’ai connu avec un autre. Aussi naïf qu’il soit, Cheikh ignore tout ceci.
Je ne voulais pas lui faire d’enfant, c’était vraiment une erreur. Ça m’a rendu grosse et vache. Je voulais avorter la grossesse mais ma mère m’en avait dissuadée. Quelle misère !

– Mais monsieur ? Je n’ai rien fait, je promets que…

– Ne promets rien la coupai-je, petite salope, dégage d’ici ou je t’enfonce mes doigts dans les yeux.

Cheikh m’a pris par la taille et m’a ramené dans le bureau, puis il est ressortis dire quelque chose à la fille. Je la voyais qui pleurait, mission accomplie pour moi. J’étais sur le canapé quand il était revenu. Sa barbe naissante lui donnait un charme fou mais c’est son argent qui me retient et me fait encore plus craquer, je ne me lasserai jamais de le dire.

– C’était quoi ça, m’a t-il dit furieux ?

– Quoi ? Dis-je en mâchant mon chewing-gum de la manière la plus insolente qui soit.

– Tu peux m’expliquer ? Je commence à en avoir marre d’accord ? Tu me prends pour qui à la fin ?

– Bébé, je ne fais que protéger ce qui m’appartient.

– Je ne suis pas un objet pour appartenir à qui que ce soit et dis-toi que si j’ai envie de me remarier ce n’est pas toi qui va m’en empêcher. Avec mes employés, c’est le travail et seulement cela qui nous réunit !

Il avait l’air vraiment très énervé et je savais qu’à tout moment, Cheikh pouvait dire que la fête, le voyage ou les deux sont annulés. Je fis mine de pleurer, je connais son point faible. C’est tout ce que monsieur mon mari déteste, me voir pleurer.

– Arrêtes d’accord ? Arrêtes maintenant !

– Est-ce un crime ? Est-ce un crime de vouloir protéger son couple ? Tu ne vois pas comment les filles de maintenant sont ? Criais-je avec un air très triste.

– Ce n’est pas une raison s’il te plaît !

– Cheikh ?!

– Pas de Cheikh qui tienne ! Et d’ailleurs qu’est-ce que tu fais ici ?

– J’étais en train de faire des courses et j’ai vu un joli cadeau que je voulais payer pour toi mais je n’avais plus assez d’argent donc je suis passée pour voir si tu pouvais m’aider.

– Pff ! L’argent toujours l’argent, tu penses que je ramasse l’argent ?

Cheikh appela aussitôt son banquier qui s’occupa de faire un virement sur le compte de sa femme. Elle était toujours assise à manipuler son téléphone quand elle prit de nouveau la parole comme si de rien était.

– Alors chéri, tu as fait la réservation de la chambre d’hôtel comme je t’ai demandé ? Je dois vraiment faire des belles photos pour célébrer nos 10ans de mariage et les publier sur les réseaux afin que mes amies sachent que je suis la plus heureuse de toutes et que mon mari est le meilleur. Chéri ? Je veux la chambre présidentielle ne fait pas comme la dernière fois s’il te plaît.

Cheikh ne lui répondit pas et elle pensais même qu’il n’était plus dans le bureau. Il la regardait s’amuser sans se préoccuper de quoi que ce soit.

– Qu’est-ce qu’il y’a ? Pourquoi tu me dévisages comme ça ?

– Tu viens de renvoyer quelqu’un et cela ne te fait ni chaud ni froid ?

– Quoi ?! Tu es encore dessus ? Mais bébé, cette fille est trop superficielle pour être ton assistante.

– Ce n’est pas son physique qui m’intéresse mais sa capacité à travailler avec moi. Elle est si intelligente et réponds aux critères pour être mon assistante.

– Tu trouveras quelqu’un très vite et pourquoi pas un garçon ? Un très bel homme, assez intelligent serait parfait pour le poste.

– Tu veux me dire que tu es jalouse de ma secrétaire ?

– Non ! Je ne veux pas qu’elle travaille ici, c’est différent. Bref, on peut parler d’autre chose ?

– Qu’est-ce que tu veux de plus ? Je serai à la maison sous peu je te signale et tu pouvais m’appeler, tu es sur ton téléphone 24h/24.

– Oui ce n’est pas faux mais je voulais m’assurer que tout soit parfait avant notre départ et aussi te prendre le cadeau là parce que j’y tenais bien !

– Tu peux voir avec mon assistante pour le voyage. Ah ! je viens de me rappeler, je n’en ai plus parce que madame a décidé de la renvoyer.

Samira roula des yeux avant de s’approcher du bureau.

– Mon amour ? Il faut que tu rentres très vite, je ne veux pas que tu viennes après que nos invités ne commencent à venir s’il te plaît.

– Je ferai de mon mieux, c’est juste un dîner.

– Un dîner pour fêter nos dix ans de mariage. Ce n’est pas rien.

– En parlant de dîner, pourquoi tu n’as pas invité ma mère ? Il a fallu ce matin pour que je lui confirme qu’on organise quelque chose.

– Que tu lui dises quoi ? Ah non non ! Les tables sont pleines et je ne vois pas qui je vais annuler pour qu’elle vienne.

– C’est une blague ? Je te parle de celle qui m’a mis au monde ! La fête est annulée ! Dit-il sévèrement.

– Quoi ?

– Sors de mon bureau, la fête est annulée j’ai dit !

Il l’a crié sur un ton si sévère qu’elle a compris qu’il ne badinait pas du tout.

– Ta mère est vieille, elle se sentira trop dépassée et pas à sa place.

– J’imagine que la tienne sera là !

– Ce n’est pas le même concept, ma mère est habituée mais la tienne…

Voyant que son mari a pris vraiment un ton sérieux, elle décida de voir les choses de la même façon que lui.

– Bon d’accord, je vais passer chez elle et m’excuser. Je profiterai pour l’inviter aussi.

– J’ai appelé mon frère, il sera là avec ses femmes et ses enfants. Je ne discute même pas avec toi.

– Hum d’accord, je vais partir comme je vois que Monsieur ne m’aime plus, tu commences à te lasser de moi à ce que j’ai remarqué.

Elle a pris son sac puis allait sortir quand il s’est empressé pour attraper sa main.

– Arrêtes de dire des sottises ! Tu sais très bien que je ne me lasserai jamais de toi ni de ta compagnie.

– Hum !

– C’est tout ce dont tu as besoin ?

– Oui je pense bien !

– D’accord, rentres bien.

– Merci je t’aime !

– Moi encore plus…

Samira a pris sa voiture direction la maison de sa mère après le retrait d’une bonne partie de l’argent.

PDV de Samira

Je sais que maman s’impatiente déjà. Je n’avais pas vu de cadeau à vrai dire. J’ai déjà payé une montre pour Cheikh avec toujours son argent, à quoi ça sert un homme riche si on ne peut pas profiter de son argent ? J’avais besoin de cette somme pour ma chère et tendre mère qui l’a d’ailleurs exigé !

– Bonjour maman !

– Épargnes moi tes salutations, tu as ce que je t’ai demandé oui ou non ?

– Voici ton argent et j’espère que maintenant j’ai ta permission pour voyager ?

Elle s’est mise à sourire enfin ! Ma mère Safiatou, c’est mon modèle de vie numéro un. C’est elle qui m’a appris tout ce que je sais et même plus. Il n’existe aucun sujet tabou entre elle et moi. Depuis que j’ai commis la plus grosse bêtise de ma vie en tombant amoureuse, c’est elle qui guide mes pas, elle est comme je l’ai dit mon essence de vie.

– Tu sais que j’étais en train de blaguer même si j’avais besoin de l’argent !

– Eh maman ! Bon moi je vais partir, tu viens ce soir non ?

– Comment je vais rater cela même ?

– je t’aime.

– Hey, j’allais oublier ! Tiens ceci.

– Qu’est-ce que c’est ?

– Tu vas mettre cette poudre dans la nourriture de ton mari.

– Encore ?

– Tu es bête hein ? Tu penses que quoi ?

– Rien !

– Voilà qui est mieux pour toi.

C’est cela qui m’énerve avec ma mère toujours à vouloir faire les choses de sorcellerie sans façon, Cheikh et moi c’est une vraie histoire d’amour, pff !

– Il faut l’utiliser tu m’écoutes ? Si tu ne le fais pas c’est toi qui va perdre pas moi ! Cria-t-elle comme à son habitude.

J’ai démarré la voiture très énervée contre ma mère. Le comble ce que quand je n’utilise pas ses gris-gris, elle a toujours le moyens de le savoir. Je me demande même des fois si ce n’est pas une sorcière. J’ai conduis jusqu’à la maison de la vraie sorcière ma belle-mère !

Après les salutations, je me suis lancée en même temps. Je n’ai vraiment pas envie de perdre mon temps avec celle-là aussi.

– Je pensais que ça ne vous intéresserait pas de venir à la fête que nous donnions ce soir mais comme votre fils, mon mari me l’a dis, je suis venue personnellement vous inviter.

– Merci mais je ne serai pas là.

– D’accord tant mieux alors, je vais partir moi.

Je n’ai pas attendu plus de mots parce que si elle pense que je vais la supplier Adja se met le doigt dans l’œil.

– Samira ? Je suis la mère de ton mari et non ta camarade, je ne suis pas non plus sa cousine moins sa sœur. Je ne veux pas interférer dans votre vie de couple mais sache que tout ce que tu fais je sais, je laisse juste couler. Pourquoi tu ne veux pas être comme Maria et Sarah ?

– Être comme elles ? Comment donc ?

– Tu ne vois pas qu’elles respectent les gens et ne font pas semblant ? c’est tout le contraire avec toi, tu es hautaine, impolie et sans aucune éducation.

– Tout ce que vous venez de citer aussi n’est que le fruit d’une éducation, je ne sais pas comment vous avez vécu avec votre mari donc n’essayez même pas de me dicter comment je vais vivre avec le mien. Vous l’avez peut-être mis au monde mais je suis celle qui le supporte chaque nuit.

Après ces mots, la vieille dame était juste choquée par tant d’insolence en une seule personne. Elle a continué à engrener son chapelet après le départ de sa belle-fille.

Samira a commencé à se comporter de la sorte avec la grand-mère de son fils depuis le second mariage de Karim. Elle pense toujours que cette dernière est à la base de l’union entre lui et Sarah. Elle oublie même des fois que Sarah est la deuxième femme de son beau-frère et non celle de son mari.

Vers 19h, les préparatifs étaient terminés et les premiers invités étaient déjà sur place. Comme à chaque fête, il y’avait plus la famille et amis de Samira que celle de son mari. Comme convenu Adja n’a pas assisté à tout ceci. Cheikh s’était même énervé de la situation mais aussi de l’extravagance dont fait preuve sa femme devant leurs invités. Elle s’est aussi disputée avec les organisateurs avant la fin de la soirée puis au petit matin, les trois se sont envolés pour le Sénégal malgré Cheikh.

A suivre…

Écrivain/nouvelliste/chroniqueur, Koko sobriquet d’écrivain et signature de la KokoStory. Je suis touche à tout, volontaire, défenseur de droit de l’Homme. Voyage, cuisine, lecture, écriture, la danse, font parti de mon quotidien, en général, la vie me passionne quoi !

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