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Interview avec Alia Bare, styliste nigérienne

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La mode et Alia Bare c’est une histoire d’amour qui dure depuis l’adolescence, la jeune femme qui dessinait des croquis depuis ses 15 ans a toujours nourris le rêve de devenir styliste. Mais pendant une longue période le destin n’en a fait qu’à sa tête, c’est à l’âge de 31 ans qu’elle décidera enfin de sauter le pas et de s’y consacrer exclusivement.  Installée à Dakar qu’elle considère comme le hub de la mode africaine francophone, Alia Bare trace sa voie dans le domaine et vit aujourd’hui de sa passion.

Présentez-vous aux lecteurs

Bonjour, je m’appelle Alia Bare, je suis une créatrice de mode nigérienne. Maman de 2 filles, basée à Dakar depuis 5 ans où j’ai créé ma marque éponyme.

Parlez-nous de votre parcours avant d’embrasser la mode ?

J’ai effectué mes études de stylisme à Singapore à la Raffle Institute of Singapore, mais j’ai également un Master en Business International et un diplôme en Design de bijoux.

En effet, j’ai débuté ma carrière tout d’abord en banque dans la gestion de patrimoine avant de décider de reprendre mes études afin de suivre ma passion. J’avais alors 31ans et j’étais déjà maman de deux filles en bas âge. Ce fut difficile de concilier ma vie de mère et d’étudiante mais je suis fière d’avoir pu mener les deux de front.

D’où est née votre passion pour la mode et quand est-ce que vous vous êtes dit : je suis prête à me lancer ?

J’ai toujours adoré la mode, depuis mon plus jeune âge. Je me souviens que je faisais des croquis de robes vers mes 15ans en espérant les montrer à Alphady qui venait parfois à la maison pour faire les essayages de ma mère. Je n’en ai jamais eu le courage, mais j’ai été fasciné par le premier FIMA auquel j’ai pu assister. J’avais réussi à convaincre mes parents de m’y emmener. Ce fut une révélation pour moi mais la réalité de la vie reprit rapidement le dessus et je m’étais naturellement orientée vers une école de commerce après le bac.
Ma vraie vocation m’est apparue plus tard lorsque j’ai commencé à coudre des petites robes pour mes filles. Plus j’apprenais et plus je désirais en savoir plus, jusqu’à ce que cela devienne une évidence : il fallait que j’aille étudier pour assouvir ma soif de connaissance dans le domaine.

Qu’est-ce qui inspire vos créations et quels sont vos styles ?

Je défini mon style comme de « l’afro-fusion ».  J’adore mélanger le style africain avec une note d’inspiration asiatique ou indienne, dans la mesure où cela représente mon parcours et ma définition du beau. Je souhaite que mes clients soient fiers de porter du Made in Africa qui soit résolument moderne mais avec cette ADN d’élégance à l’africaine.

créations Alia Bare

Vous vivez à Dakar, le choix d’y vivre est-il lié à votre activité de créatrice de mode ?

Le choix de Dakar a été une évidence, car le Sénégal a toujours été une terre d’accueil pour moi mais également un hub de la mode africaine francophone. Cela fait 5 ans et je ne me vois habiter nulle part ailleurs.

Comment vivez-vous de la mode ?

Ce fut long et laborieux. Le métier du stylisme dans le sens propre du terme est un chemin de croix semé d’embûches. J’ai fait énormément de sacrifices, j’ai eu des moments de doutes et des moments de remises en question mais par la grâce de Dieu, au bout de 4 ans, j’ai enfin pu vivre de mon métier et me faire une place dans le paysage de la mode africaine. Je ne communique pas énormément car je cible une niche de gens précise, qui aime les vêtements classiques mais avec une pointe d’originalité et beaucoup d’élégance. On reconnaît le style Alia Bare. De nombreuses femmes se retrouvent dans ce style, loin des spotlights (feux de projecteurs) et des buzzs (rumeurs). C’est une volonté délibérée et j’en suis fière. Mes meilleurs ambassadeurs sont les héros du quotidien.

La mode nigérienne vu de l’extérieur vous inspire quoi ?

Alors, la mode nigérienne a énormément bénéficié de l’aura international de notre cher Alphady, qui est une fierté. Mais il est vrai que nous avons du mal à être représentés sur la scène internationale et les acteurs du marché peine à s’exporter. Je pense qu’il est crucial que notre population soit sensible à notre production locale et à la préservation de notre patrimoine.
Les mentalités changent mais le chemin reste long.

La femme africaine est-elle une consommatrice de la mode africaine ?

Oui et cela de plus en plus. Je me suis totalement focalisée sur le marché africain. Vendre en Europe ou aux États-Unis ne m’intéresse pas plus que cela. Mon envie et mon objectif est d’être portée par le plus d’africaines possible, car l’avenir de la mode africaine se trouve en Afrique. C’est pour moi une certitude ! L’exemple du Nigeria est pour moi le modèle à suivre.

Quels sont vos projets d’avenir ?

J’avoue que depuis le décès de mon père, je n’aime pas me projeter dans le futur car je sais que l’avenir nous réserve toujours des surprises, parfois très bonnes et parfois malheureuses.
Je remets mon destin dans les mains de Dieu et je prie uniquement qu’il me guide sur la meilleure voie possible. Mon but est seulement d’être une meilleure personne qu’hier et moins que Demain…

Un conseil pour les jeunes stylistes ?

Je recommande vivement aux jeunes stylistes de se former et d’aller étape par étape au début, afin de pouvoir bien connaître ses forces et faiblesses et se démarquer des autres.
Et enfin, il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves, Jamais !

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Journaliste et Spécialiste en Communication, Digitale Entrepreneure. Fondatrice d’ Ir Didjo & d’O’Fem Magazine et Directrice de publication. Passionnée par le web et l’audiovisuel. S’intéresse aux questions de jeunesse et d’entrepreneuriat. Féministe Radicale. Aime la musique, la lecture, la cuisine et les voyages. Suivez-moi sur mes réseaux pour en savoir davantage sur moi.

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