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Sexualité, honte et contrôle : ce que cache l’insulte « pute »

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Parler librement. S’habiller comme on veut. Aimer, jouir, choisir. Résister. Il n’en faut pas plus pour être traitée de “pute”.

Derrière cette insulte, il y a bien plus qu’une simple provocation ou une grossièreté. Il y a un système. Un patriarcat qui, depuis toujours, tente de dominer les femmes en contrôlant leur sexualité.

Une insulte genrée, jamais anodine

“Pute” n’est pas un mot parmi d’autres. Il est systématiquement réservé aux femmes, rarement utilisé pour insulter les hommes, ou alors pour les féminiser, preuve qu’il ne dénigre pas une pratique, mais bien un statut sexuel féminin, un genre féminin.

La “pute”, c’est celle qui ose. Ose parler, désirer, dire non, dire oui. C’est celle qui n’entre pas dans le moule docile, soumise, pudique, conforme. C’est une femme trop libre pour une société qui continue de vouloir l’enfermer dans l’obéissance, la “pureté” et la disponibilité au service des autres, surtout des hommes.

Le contrôle des corps féminins, pilier du patriarcat

Le patriarcat a toujours utilisé la sexualité comme un levier de domination. La sexualité masculine est encouragée, valorisée, glorifiée. Celle des femmes, elle, est suspecte, dénigrée, honteuse, jugée dangereuse si elle n’est pas mise au service du mariage, de la reproduction ou du plaisir masculin.

Derrière l’insulte “pute”, il y a une peur : celle de la femme qui s’appartient. Une femme qui ne se définit plus par rapport à la morale patriarcale, qui ne demande pas la permission pour exister, aimer, jouir, s’affirmer.

Culpabiliser pour mieux soumettre

Quand une femme est qualifiée de “pute”, ce n’est jamais anodin. C’est une tentative  de lui nuire, de la silencer, de l’exclure, de la remettre à sa place. Une manière de dire : « Tu es allée trop loin », « Tu n’as pas respecté les règles », « Tu n’es plus respectable ».

C’est aussi une stratégie profondément efficace, car elle vise la honte : celle que la société a appris aux femmes à ressentir vis-à-vis de leur propre corps, de leurs désirs, de leur liberté.

Résister, c’est refuser la honte

Mais il est temps de désarmer ces mots. De ne plus leur donner le pouvoir de blesser, de faire taire, de faire plier. Car ils ne disent rien de la valeur des femmes. Ils parlent seulement de la peur, de la petitesse d’esprit et de la violence de ceux qui les utilisent.

Être traitée de “pute”, c’est souvent le signe qu’on dérange. Et déranger un système injuste, c’est déjà lui résister.

Alors ne baissez pas les yeux. Ne courbez pas l’échine. Redressez-vous. Soyez libres. Soyez inclassables.

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Journaliste et Communicante, fondatrice d’O’Fem Magazine, un média féministe engagé dédié à l’information et à la parole des femmes. Je dirige la publication d’O’Fem avec une conviction forte : l’information peut (et doit) être un outil de libération. Passionnée par le web, l’audiovisuel et les formats innovants, je m’intéresse particulièrement aux questions de jeunesse, d’entrepreneuriat féminin et d’égalité des genres. Féministe radicale, je déconstruis les normes patriarcales à travers mes écrits et mes prises de parole. Curieuse et sensible au monde, j’aime la musique, la lecture, la cuisine du monde et les voyages qui ouvrent l’esprit. Suivez-moi sur les réseaux sociaux pour découvrir mon univers, mes combats, et mes réflexions au fil des jours.

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