Un baiser volé n’est pas romantique : parlons du consentement

Selon le dictionnaire, le consentement désigne « l’action de donner librement son accord à une proposition, un acte ou une situation, en toute connaissance de cause et sans contrainte ». Ce principe paraît évident, presque banal. Et pourtant, il est quotidiennement piétiné, ignoré ou mal interprété.

C’est un sujet épineux, inconfortable pour certains, mais essentiel pour toutes et tous , surtout pour les femmes, qui subissent les conséquences directes de cette incompréhension. 

J’ai souvent l’impression que le consentement n’est pas réellement compris par les hommes. Ou peut-être feignent-ils de ne pas le comprendre. Parce qu’au fond, ne pas s’éduquer sur la question les arrange peut-être. Ne pas y prêter attention leur permet de préserver un confort qui repose trop souvent sur l’effacement des autres.

Le consentement, ce n’est pas seulement un « oui » ou un « non »

Dans l’imaginaire collectif, le consentement est binaire : un oui franc ou un non catégorique. Mais la réalité est plus subtile. Le consentement s’exprime et se lit aussi dans les silences, les sourires crispés, les rires nerveux, les corps qui se figent, les regards qui évitent, les postures hésitantes. L’absence de refus explicite n’est pas un accord.

Combien d’hommes prennent réellement le temps d’observer ces signaux ? Combien comprennent que le consentement est un processus vivant, qui peut évoluer, se retirer, se nuancer à tout moment ? Ce n’est pas une autorisation donnée une fois pour toutes.

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Le consentement dépasse la sphère sexuelle

Il est urgent de rappeler que le consentement ne concerne pas uniquement la sexualité. Il traverse toutes les interactions humaines : une main posée sur une épaule, une blague intrusive, une photo prise sans autorisation, un baiser volé, une familiarité imposée, une décision prise à la place d’autrui… Ce sont autant de gestes, parfois banalisés, qui traduisent une absence de respect des limites.

Le consentement, c’est aussi demander avant d’entrer dans l’espace personnel de quelqu’un. C’est respecter un silence. C’est accepter qu’un non, même implicite, soit une frontière à ne pas franchir. L’éducation au consentement doit commencer bien avant toute interaction sexuelle, elle doit faire partie de notre manière d’exister en société.

L’intelligence émotionnelle une nécessité chez les hommes aussi

Face au moindre doute, un homme devrait s’arrêter. Mais combien ont reçu cette éducation ? Combien ont développé cette intelligence émotionnelle indispensable pour comprendre que le consentement est une responsabilité et non une formalité ?

Savoir reconnaître les limites d’autrui, c’est une preuve de respect. Refuser d’apprendre à les voir, c’est un choix. Et c’est précisément ce choix qui perpétue une culture de domination et de violence silencieuse.

Une invitation à réfléchir et à agir

Nous ne pouvons et ne devons plus continuer à considérer le consentement comme un détail. C’est une question de dignité, de sécurité, et de justice.

Alors j’invite chaque homme à réfléchir : combien de fois avez-vous pris le temps de vous assurer que votre interlocutrice voulait vraiment ? Combien de fois avez-vous préféré ne pas voir ?

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