Coronavirus comment les femmes nigériennes affrontent la pandémie?

438 cas enregistrés de malade au Coronavirus au Niger, dont 431 diagnostiqués à Niamey, 3 à Dosso, 1 à Zinder, 1 à Tillaberi, 2 à Tahoua .  

Depuis le premier cas identifié le 19 mars 2020, la maladie ne cesse de progresser au Niger. Pourtant l’Etat Nigérien a pris à l’instar des pays touchés des mesures drastiques pour minimiser la contamination. 

Des volontaires de tout bord et à tous les niveaux font de leur mieux pour sensibiliser dans les médias et sur les réseaux sociaux la population à prendre conscience de la maladie et se protéger. 

Mais comme dit le dicton: « les habitudes ont la peau dure ». Le constat est amer, beaucoup de nigériens doutent de la maladie, certains crient au complot, d’autres  croient bonnement que Dieu les épargnera à cause de leur foi. Toutes les excuses sont bonnes pour ne pas affronter la réalité qui est que Coronavirus existe et continue pourtant de faire des victimes de jours en jour au Niger. 

Nous avons pris quelques témoignages pour mesurer le niveau de prise de conscience.
Face à cette crise sans précédent comment les femmes, mères de foyers, pilier de la famille font fasse à cette pandémie ?  

Adama Zourkaleini Maiga, Journaliste maman de deux enfants , habitante de Niamey/Koira kano témoigne :
Bien sur que je crois au Covid 19, j’y crois fortement car je suis l’actualité et je vois ce qui se passe à travers le monde le monde. C’est juste désolant par contre je ne suis pas d’accord quand les gens disent que cette maladie est une punition divine, c’est vrai que nos péchés sont nombreux mais mon Dieu est bon, juste et pardonneur.
Cette calamité est juste un complot contre l’humanité, une vrai manigances et on en paie le prix. Nous sommes en confinement et télé travail depuis 2 semaines. Pas de sortie inutiles.
C’est dur pour nous autres qui ne sommes pas habituées mais bon on essai de faire avec. Le confinement en Afrique est très difficile avec nos habitudes culturelles et comportementales, c’est difficile de gérer. Par exemple comment expliquer à un parent de ne pas venir chez vous c’est carrément déplacé et mal vu. Heureusement avec les mesures prises, cela atténue un peu les déplacements des parents du villages vers la zone endémique.
Le changement est possible mais cela nécessite du temps et malheureusement on a pas ce temps. Parmi ces mesures on peut citer le couvre feu de 19h à 6h. Je ne vois pas vraiment l’intérêt vu que la principale tranche d’âge qui connaît plus de décès du au Covid-19 au Niger n’est pas forcément noctambule; alors il faut revoir ces mesures pour mieux les adapter.

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Avec les enfants ça va, même si c’est difficile de les garder enfermés, ça rend dingue comme dit mon fils. On a fait un programme entre exo, divertissement, goûter et distraction mais j’avoue que la télé m’aide plus à les garder sur place. Pour les devoirs j’ai installé des applications de dictée, grammaire, calcul sur la tablette en lieu et place des jeux comme ça l’enfant allie études et divertissements.
On espère juste retrouver notre liberté avec la fin du covid sur la planète en attendant prenons notre peine en patience, respectons les mesures préventives, prions et restons à l’abri. Merci

Témoignage de Oumou Sidikou 35ans, mère de 4 enfants, Niamey/Yantala:

Les gens disent beaucoup de choses sur le coronavirus, même avec les sensibilisations je ne peux pas dire que je crois ou je ne crois pas à la maladie.
Concernant les mesures de préventions, honnêtement moi je n’ai pas changé mes habitudes, je vaque à mes occupations comme d’habitude. Même les cérémonies à Niamey ce n’est pas partout que les gens respectent la limitation des invités. Et mes enfants je ne les empêche pas de sortir, d’ailleurs je viens d’envoyer un chez l’épicier.
Franchement je ne respecte aucune mesure, je crois que c’est Dieu qui va nous protéger, je mets tout dans ses mains.

Témoignage de Salamatou Mamane Ibrahim 37ans, habitante du quartier Sabon Gari/Zinder mère de 5enfants

Oui je suis informée de l’existence du Coronavirus. Ici à Zinder les habitudes n’ont pas changé dans la ville, c’est seulement dans les bureaux qu’il y’a un grand changement. Mais moi je respecte les mesures de prévention: le lavage des mains, l’utilisation de gel désinfectant. Je suis au courant qu’il y’a un cas à Zinder, je connais même la personne. Quant aux enfants, ils ne sortent plus. Depuis l’arrêt des cours ils sont toujours à la maison.

Témoignage de Tadi Aghali, Habitante de Tahoua, maman:

Oui on a des informations sur le Covid. On vit difficilement cette situation surtout avec la fermeture de toutes activités et la hausse du prix des produits alimentaires. Sinon on peut dire alhamdulilah.
Concernant nos habitudes on peut dire qu’elles ont un peu changé avec le confinement. Concernant la garde des enfants à la maison on s’en sort un peu bien.

Témoignage de Labilatou Soumana, 33ans et mère de 3 enfants, Harobanda/Niamey:

Nous suivons l’évolution du coronavirus, avec le couvre feu qui commence à 19 heures on est à moitié confiné. La journée tout le monde vaque à ses occupations. Mais j’essaye de diminuer mes sorties car les choses ne font que s’aggraver. Les enfants sont à la maison. Ils ne sortent pas, moi même ça fait une semaine que je ne suis pas sortie.