Développement personnel
Interview avec Coach Nel Jamila
Coach matrimoniale et en développement personnel, Nel Jamila est très connue sur les réseaux sociaux grâce à ses vidéos et directs. Elle encourage les femmes à avoir confiance en elles et leur donne des conseils pratiques sur la vie de couple. Dans cette interview Coach Nel Jamila nous parle de coaching, d’elle et des difficultés liées à son travail.
Présentez-vous à nos lecteurs;
Je suis Nel Jamila. Chanteuse, Actrice, Animatrice, Coach matrimoniale.
J’aide les femmes à se faire confiance et à bien vivre leur relation amoureuse. Je suis la Présidente fondatrice de l’ONG CARMA by NEL JAMILA, en aide aux mères incarcérées avec leurs bébés.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager sur la voie du coaching?
J’ai toujours eu à cœur d’aider les autres, avec ce que j’ai. En décidant de faire du coaching, je voyais le bonheur à apporter aux femmes qui avaient juste besoin d’entendre et d’apprendre…
La vie de l’artiste chanteuse et celle de coach sont- elles compatibles ?
La musique et le coaching se rejoignent selon moi. En tant que chanteuse, j’édifie des personnes à travers des sujets et une mélodie. En tant que coach, j’édifie des personnes en parlant à leur cœur.
Ce n’est pas dans la culture africaine que les personnes aient recours à un psy ou un coach pour résoudre leurs problèmes, diriez-vous qu’aujourd’hui les choses changent ?Êtes-vous très sollicitée ?
En Afrique, les gens ont la culture de se confier mais n’ont pas la culture d’être suivis. La réalité c’est que généralement, on se confie au voisin, à la copine … des personnes qui pourraient conseiller avec passion. Alors qu’un coach sait être impartial et véridique. Je reçois de plus en plus de sollicitations, parce que je pense que les gens commencent à voir la différence entre régler un problème et le déplacer…
En Afrique, on a longtemps été éduquées comme celles qui doivent tout supporter sans se plaindre.
Sur les réseaux sociaux vous êtes très suivie par les femmes, quels sont les principaux sujets que vous abordez dans vos discours ?
Je parle beaucoup de la confiance en soi, parce que c’est la base pour le développement de tout être humain. J’aborde aussi la dépendance affective qui reste un gros problème dans la vie des femmes, et à la demande, selon le problème de la personne qui vient en coaching, j’apporte mon assistance.
En Afrique la femme est considérée comme forte, patiente, endurante, capable de faire face à toutes sortes d’adversités. Qu’en pensez-vous ?
En Afrique, on a longtemps été éduquées comme celles qui doivent tout supporter sans se plaindre. Pour moi, l’homme est une autorité dans le foyer, la femme ne doit pas penser le remplacer. La femme est une puissance, qui pourrait effectivement faire et encaisser beaucoup de choses, mais elle mérite d’être écoutée, comprise et honorée. Dans le couple, si chacun rempli sa part de mission, les choses se passent bien. Mais nous avons généralement affaire à des femmes plus esclaves que soumises et des hommes plus dictateurs que chefs de famille.
Il faut arrêter de s’emprisonner dans des relations toxiques juste parce qu’on a tout sauf la bague.
Parlez-nous de votre parcours de femme.
Je suis issue de famille recomposée mais bien structurée, ce qui m’a permis d’avoir une vie assez épanouie. J’ai étudié l’Ecole Supérieure des Affaires et du Management, après mon diplôme je me suis orientée vers la production audiovisuelle, avant d’entamer ma carrière musicale. Cependant, pendant mes 1ères années universitaires, j’animais sur des radios de proximités et je faisais des voix-off pour la télé nationale en Côte d’Ivoire. Très tôt j’ai voulu être indépendante. J’ai aussi fait du cinéma et l’animation télé avant d’être recrutée comme expert sur l’émission télé ‘ ON SE DIT LES GBES’ de la chaine A+ IVOIRE . Aujourd’hui, j’ai lancé ma ligne de vêtements, je fais du coaching, je donne des conférences toujours avec la vision de contribuer à l’épanouissement des femmes.
Parlez-nous des difficultés liées à votre métier, si difficultés il y’en a.
Des difficultés liées à l’acceptation du titre de coach. Moi, je n’ai aucune formation en la matière, ce qui emmène certaines personnes à exiger de voir un diplôme avant d’accorder de l’intérêt à ce que je fais. Je reste assez claire concernant ce problème, pour parler aux cœurs de personnes brisées, je n’ai pas besoin de diplôme mais du don de Dieu parce que sans lui je n’aurai jamais rien pu faire.
On dit qu’en général les hommes africains n’aiment pas les femmes indépendantes, trop sur d’elles et surtout qui ont appris à dire non , avez-vous déjà eu affaire à ce genre d’hommes dans votre vie personnelle ?
Tout homme qui se veut du bien, souhaite avoir une femme éclairée. Mais le problème c’est que certaines femmes confondent leur vie professionnelle à leur foyer. Si la femme malgré sa puissance connait et joue son rôle, son mari sera comblé. Il faut dans ce cas avoir un homme qui nous aime et qui nous soutient. Il faut arrêter de s’emprisonner dans des relations toxiques juste parce qu’on a tout sauf la bague.
Le coach ne fait de miracle, il oriente, et la cible pose les actes pour atteindre ses objectifs.
Jamila vous qui avez la chance de parler aux femmes de différentes contrées de l’Afrique, dites-nous, aujourd’hui quels sont les problèmes des femmes africaines ?
La confiance en soi. L’autonomie a été mal vulgarisée selon moi. Aujourd’hui nous avons des femmes battantes sans épanouissement tout seulement parce qu’elles ont du mal à croire en leur vie de femme. Sans confiance, sans assurance, une femme passe à côté de l’essentiel
De façon beaucoup plus concrète comment est-ce que vous aidez les personnes que vous coachez?
Je les écoute sans les juger. Je retourne avec elles dans leur passé, le nid de plusieurs faiblesses. Je les emmène à prendre conscience de la source de leur problème, avant de leur donner des recommandations. Le coach ne fait de miracle, il oriente, et la cible pose les actes pour atteindre ses objectifs.
Qu’est-ce que selon vous vous avez en commun avec les femmes qui viennent vers vous pour chercher de l’aide?
Nous sommes toutes des femmes en quête de meilleures conditions de vies. Le droit à la scolarisation, à diplôme égal, salaire égal à celui du sexe opposé, plus de violence psychologique verbale et physique…Nous souhaitons avoir des possibilités pour briller comme les étoiles que nous sommes. Pour moi toutes les femmes sont des étoiles et le slogan de mon ONG le dit tous les jours.
CARMA By NEL JAMILA, parce que toutes les femmes sont des étoiles.
Quel est votre message pour les jeunes filles africaines ?
Je voudrai du fond de mon cœur qu’elles arrêtent d’être superficielles en tout et pour tout. La femme est la création finale de Dieu, en général c’est la dernière pièce qui parfait un travail. Pour arriver là où je suis, j’ai eu besoin de l’éducation de mes parents, mais de leur argent encore moins celui d’un homme. J’ai connu des moments très difficiles, j’ai connu des jours sans eau sans électricité, sans nourriture avec à côté des hommes prêts à me sortir de là avec des propositions indécentes. Mais, je suis restée accrochée à ma vision. Croyez en vous, donnez-vous de la valeur, soyez patientes et orientées, construisez-vous selon votre spécificité, écrivez votre histoire avec votre âme. Elle sera belle et particulière.
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