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Mali: Foyer dans foyer, le calvaire des belles filles

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Dans certaines cultures maliennes comme chez les Bamanan « Bambara » (peuple manding de l’afrique de l’ouest sahélienne), il est interdit particulièrement au premier fils d’aller vivre hors de la grande famille après mariage. La jeune mariée est donc condamnée à vivre avec ses beaux-parents. Cette cohabitation est dans beaucoup de cas, source de frustrations et de conflits.

<< Je suis mariée il y’a seulement 2 ans, mais je n’en peux plus. Je ne peux même pas me mettre à l’aise dans mon foyer à cause des critiques de ma belle-mère et se enfants.>>, se plaint Aminata Diarra.

Ce n’est pas un cas isolé. Nombreuses sont les jeunes femmes qui vivent dans des grandes familles avec les parents de leurs maris. Pour nombreuses d’entre elles ce n’est pas le fait de vivre avec les beaux-parents le réel problème, mais plutôt, les petites histoires qui en découlent.

Fatim Touré en a fait l’expérience. Mariée depuis treize ans, ses six enfants ont vu le jour dans la cour où est né leur père. À l’écouter, on se demande si elle a été un jour heureuse dans son foyer. << Je ne me suis jamais sentie épanouie dans ce mariage. Je suis mariée et mère, mais je ne prends jamais de décision dans cette maison. Je subis seulement.>> marmonne-t-elle, le regard vide de toute sensation.

Ce qui affecte le plus Fatim, c’est le fait de pas pouvoir donner à ses enfants l’éducation qu’elle souhaite << Je n’ose même pas punir les enfants devant leur grand-mère. Même quand je le fais en son absence, elle est toujours au courant et n’hésite pas à me gronder devant mes enfants. Je n’ai aucune autorité sur eux.>>

Un foyer dans un foyer, évidemment il sera difficile de déterminer les rôles et distinguer qui est réellement le commandant de bord.

Vous, vous demandez sûrement ce que fait le mari fait pour la réconforter. Ben pas grand-chose. Comme sa femme, il subit les humeurs de sa mère. L’atmosphère où vit sa petite famille ne le réjouit pas pour autant. << J’ai voulu à mainte reprise déménager, mais chaque fois ma mère me menace de me maudire.>>, dit-il tout triste.

Pout certaines femmes dans la même situation que Fatim, le seul endroit où elles trouvent un peu de répit est leur lieu de travail. C’est le cas de Ramatou Maïga, << Quand je suis au boulot, j’oublie toutes les tensions entre mes belles-sœurs et moi, je suis joyeuse ici, mais dès que je mets les pieds chez moi une atmosphère triste m’accueille.>> avoue-t-elle.

Même si la situation semble invivable pour la plupart, il y’a tout de même des familles dans laquelle la cohabitation se passe sans beaucoup de prises de tête, comme pour Mariame Sidibe << Dieu merci, ma belle est un ange. Elle est aux petits soins avec moi comme ma propre mère.>>

Aujourd’hui beaucoup de jeunes commencent à se défaire de cette culture. C’est même devenu pour certaines femmes une condition d’acceptation ou non du partenaire. Selon Bintou Diakité, si un homme ne peut pas loger sa femme hors de la cour familiale, ce qu’il n’est pas prêt pour se marier. << J’ai clairement dit à mon fiancé que je n’irai pas en grande famille et c’est sur cette condition que j’ai accepté ça demande.>> ajoute-t-elle fièrement.

Adama Coulibaly a dû confronter ses parents pour s’installer ailleurs avec sa femme. <<Ça n’a pas été facile mais c’est la meilleure décision que j’ai prise dans ma vie. Quand je compare ma famille et celle de mon frère qui vit en grande famille, ça me réconforte dans mon choix.>>

Deux commandants dans un bateau, forcément il va permanemment tanguer. Quel que soit le choix que vous ferez, le bien-être de la famille droit primer sur tout.

Par : Aissata Maiga

O’Fem Magazine est un magazine d’information en ligne et sur papier , avec une WEBTV dont l’objectif est de traiter l’actualité des femmes Nigériennes et Africaines.

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