ÉDITO

Les redflags ne mentent jamais, il faut les écouter

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J’avoue que le féminisme m’a ouvert les yeux sur pas mal de choses, notamment sur les redflags. J’ai pu théoriser, mettre des mots sur ces signaux que je voyais sans toujours savoir les nommer. Ces signaux m’ont souvent permis de ne pas faire certains choix. Mais si j’ai appris à faire attention aux gros redflags, les plus subtils, je les ai laissés passer.

Parce qu’en vérité, je croyais que les gens pouvaient changer. Ou que moi, je pourrais faire avec. Je me disais que la perfection n’existe pas, et qu’il faut prendre les gens comme ils sont. Aujourd’hui, je sais que c’était par manque de déconstruction… et aussi par affection, que j’ai laissé passer.

C’est quoi exactement, les redflags ?

Un redflag (littéralement « drapeau rouge ») est un signal d’alerte émotionnel ou comportemental. C’est un mot, une attitude, une manière d’agir ou de réagir qui nous met mal à l’aise, nous trouble, ou nous fait sentir que quelque chose ne va pas. Parfois c’est flagrant une parole violente, un comportement humiliant, une forme de manipulation. Parfois, c’est bien plus subtil : une moquerie qu’on minimise, une indifférence déguisée en calme apparent, un besoin de contrôle maquillé en amour. Les redflags ne sont pas toujours des cris, parfois ce sont des silences, des regards, ou des absences. Mais notre corps et notre cœur les perçoivent.

Le problème, c’est qu’on ne nous apprend pas à les reconnaître. Pire : on nous apprend souvent à les excuser.

Ne pas se connaître, ne pas se respecter

En amour comme en amitié, j’ai commis pas mal d’erreurs. Deux choses me manquaient : je ne me pas me connaissais pas, et je ne savais pas me respecter.

Je crois que tant qu’on ne se connaît pas, qu’on ne développe pas son intelligence émotionnelle, on ne peut pas vraiment s’aimer. Ni se protéger. J’étais remplie de blessures, de peurs, d’insécurités. Et à cause de ça, j’ai laissé passer des redflags. Et j’ai donné à d’autres, encore une fois, le pouvoir de me briser. D’ajouter à mes traumas.

À chaque fois que j’ai laissé passer un redflag, que j’ai accepté une attitude, un comportement, j’ai appris à la personne en face qu’elle pouvait continuer. Que ce n’était pas ma limite. Parce que j’avais peur : peur de perdre, peur de rompre. Et à force de peur, j’ai laissé qu’on me désabuse.

Une alerte ignorée devient un abus accepté

Aujourd’hui, avec toute la culture que j’ai acquise sur la santé mentale, l’estime de soi, la confiance en soi, l’amour de soi, l’intelligence émotionnelle j’ai appris à voir mes failles. À repérer les redflags que j’ai laissés passer. À comprendre comment j’ai laissé faire les abus.

Pour ne pas perdre certaines amitiés, je n’ai pas agi. Même quand tout était là, sous mes yeux. En réalité, la profondeur que j’attribuais à ces liens n’était réelle que dans mon cœur.

Je me suis accrochée à des amours destructeurs. Là où j’étais emplie de bienveillance et de sensibilité, j’ai reçu de la violence, du rejet, des insécurités. Et pourtant, tout était là, sous mes yeux. Je n’avais pas vu. Ou j’ai ignoré.

Je reconnais plus facilement les redflags

Aujourd’hui, j’ai appris. Dans la douleur, certes. Mais j’ai appris à regarder les redflags. Je ne suis peut-être pas totalement à l’abri. Je ne réussirai peut-être pas à esquiver tous les coups. Mais je ne fermerai plus les yeux, même sur les plus petits, les plus subtils.

Parce que je sais que les redflags ne mentent pas, que notre warning intérieur est puissant. Et surtout qu’on doit s’y fier. Lorsque l’on s’entête à ne pas les voir, ça finit toujours par nous briser.

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Journaliste et Communicante, fondatrice d’O’Fem Magazine, un média féministe engagé dédié à l’information et à la parole des femmes. Je dirige la publication d’O’Fem avec une conviction forte : l’information peut (et doit) être un outil de libération. Passionnée par le web, l’audiovisuel et les formats innovants, je m’intéresse particulièrement aux questions de jeunesse, d’entrepreneuriat féminin et d’égalité des genres. Féministe radicale, je déconstruis les normes patriarcales à travers mes écrits et mes prises de parole. Curieuse et sensible au monde, j’aime la musique, la lecture, la cuisine du monde et les voyages qui ouvrent l’esprit. Suivez-moi sur les réseaux sociaux pour découvrir mon univers, mes combats, et mes réflexions au fil des jours.

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