Intimité des femmes
Les 1ères règles, nouvelle génération de mamans préparons nos filles
Voici quelques faits sur les règles:
- Le sang des règles n’est pas sale. Les règles sont un processus biologique naturel et font partie intégrante de la vie de chaque femme. C’est quasiment toute la moitié de sa vie.
- Les règles sont un phénomène tellement significatif, qu’elles sont à l’origine de toute l’humanité. La multiplication et la survie de notre espèce en dépendent.
- Les règles marquent juste le début de la fécondité de la femme, ou plus simplement veut dire qu’elle peut désormais avoir des enfants.
Toutes ces définitions sont simples et normales. Pourtant, ce sujet reste tristement tabou et honteux au Niger, en causant bien plus de torts.
Il est tabou parce que il est lié à l’intimité. Il est compréhensible que cela le soit entre hommes et femmes. Toutefois, entre femmes, entre mères et filles, entre sœurs, ou simplement en enseignement régulier dans les écoles, cela reste incompréhensible. Surtout quand il est possible d’énumérer, de comprendre et d’attester que ce comportement à des répercussions :
– sur la santé, dont la reproduction (par exemple si la jeune femme à cause d’une mauvaise hygiène a des infections, les vaginales basses cela va affecter la glaire cervicale, qui joue un rôle important dans la fertilité car elle permet de faciliter le passage des spermatozoïdes vers l’utérus et les trompes).
– sur le niveau de scolarité des filles en particulier et de tout un pays en général (par exemple lorsque les filles voient leurs règles, et qu’ elles n’ont eu aucune information, explication, préparation et aucune forme de protection fiable, ou soutien adapté pour gérer leurs menstruations de manière hygiénique, avec dignité et en toute sécurité. elles ne vont plus à l’école).
En milieu familial le sujet est souvent ignoré. En milieu scolaire il est abordé trop tard, car il est abordé seulement en classe de 5éme, ou les filles ont souvent déjà 12 ans, tandis que les règles peuvent survenir à un âge aussi précoce que 9 ans. Si bien que, les filles grandissent avec cette idée saugrenue que c’est un phénomène anormal, un sujet tabou et surtout honteux.
Beaucoup de jeunes filles vivent mal leurs premières règles et ignorent tout du sujet à l’âge approprié, et donc sont complètement surprises au moment où elles surviennent.
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Pire encore elles en ont peur, et il y en a même qui pensent qu’elles vont en mourir (c’est drôle et triste à la fois).
Résultat : peu également savent comment s’y prendre pour l’hygiène.
En parlant d’hygiène : Beaucoup de filles ont honte d’aller acheter des serviettes hygiéniques. La plupart des filles n’ayant pas accès de toute façon aux serviettes (faute de moyens), se servent des morceaux de tissu qu’elles utilisent et réutilisent. Hélas, dans la même logique de se cacher, elles les sèchent souvent dans un endroit sombre et humide propice au développement des bactéries, ou elles sont obligées de les laver la nuit etc.
A force d’usure, ces morceaux de tissus deviennent rugueux et causent des irritations ou des infections, causant d’autres frayeurs aux jeunes filles qui n’en parlent toujours pas, de crainte qu’on le lie à une pratique sexuelle en plus, et vivent des douleurs et inconforts qui peuvent au final avoir des conséquences graves et irréversibles sur leur santé. (Tout ceci pour quelle raison ?).
En outre, dans certaines ethnies, elles vivent toutes sorte de situations, toutes plus abracadabrantes les unes que les autres :
- ne pas manger avec les autres;
- ne pas s’asseoir avec les garçons;
- ne pas se laver;
- n’avoir aucun rapport avec la religion (lecture, enseignement);
(Oui! Vous pouvez en rire, ou mieux, vous indigner).
Ironiquement, la plupart du temps ce sont les femmes qui perpétuent ces restrictions, ces pratiques, et ce comportement car tristement elles aussi ont grandi dans le même schéma et le considère normal.
Et sans changements, ces mythes et ces croyances se transmettent de génération en génération.
Alors, imaginez un temps soit peu l’impact de tout ceci sur la confiance en soi de ces filles, quel genre de traumatisme psychologique cela peut leur laisser comme séquelles, affecter leur personnalité ou leur performance académique. Cela peut également impacter plusieurs aspects de leur développement personnel dans leurs jeunes années (période cruciale).
Les garçons, également, en payent les frais car ils sont ignorants du sujet.
En écrivant cet article, je me suis rendue compte de ma propre ignorance sur le sujet, et de celle des femmes de mon entourage toute catégorie confondue, des plus instruites aux moins instruites. Je me suis rendue compte qu’on traîne encore les séquelles de ce tabou car on craint toutes le moment venu pour en discuter avec nos propres filles. Craintes qui sont un mélange de gêne, de honte et de comment aborder le sujet, et quoi dire.
J’avoue que j’envisageais de faire l’autruche jusqu’à ce que le moment vienne, mais là je vais constituer un « discours en béton » et estimer la bonne période en fonction de son âge et de son hygiène de vie pour « aborder » le sujet (rires).
Restez avec O’FEM Magazine, je vous reviens très prochainement avec mon discours.
Il y a encore une grande partie de population non informée. Espérons que cet article fasse sa part dans cette mission et réduise cette proportion. Il faudrait en parler assez pour atteindre les différentes communautés, cibles, et s’assurer que les filles apprennent sur les règles au bon âge, de la bonne manière et aider à briser ce tabou.
Les règles ne sont ni une maladie, ni une malédiction mais un changement appréciable dans la vie d’une fille
À tous les parents (pères, mères, sœurs) : si vous restez silencieux sur le sujet, et avez toujours honte, vos filles aussi le seront, alors soyez ouverts.
A essayer:
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