Destinée: Partie 10

Dieu merci alors.

– Où sont vos femmes ?

– Dans le hall !

– D’accord, je parie que vous n’avez pas dormi de la nuit.

– L’essentiel est que tu sois sortie d’affaire.

– Je vais vivre assez longtemps, ne vous inquiétez pas.

– Tu veux manger quelque chose ?

– Non ! je veux juste dormir s’il vous plaît.

– D’accord nous allons te laisser dormir mais s’il te plaît, il faudrait que tu t’alimentes.

– Bien ! Que Dieu vous bénisse.

Ils sont sortis et c’était le tour des belles-filles d’aller la voir. Toute la petite famille était enfin heureuse et ont attendu l’arrivée d’une cousine de leur mère avant de rentrer pour se reposer car il y’a eu plus de peur que de mal.

Trois jours se sont écoulés et mamie Adja Fall sortait de la clinique aujourd’hui. Tout était fin prêt, ses deux enfants étaient présents. Les médecins ont détecté dans les analyses qu’elle souffrait de chute de la tension artérielle et qu’un autre choc pourrait bien lui causer un impact au niveau des nerfs.

– Tu as tout pris ?

– Oui oui ! Nous pouvons partir maintenant.

Karim et Cheikh qui étaient l’un dans le bureau du médecin et l’autre à la caisse pour régler les dernières factures venaient d’arriver dans la chambre presqu’ensemble. La cousine de leur mère a fini de tout ranger et n’attendait que le ticket de sortie.

– Tout est prêt, nous pouvons partir dit Karim.

– Euh ?! Je peux avoir votre attention s’il vous plaît ?

Mamie s’est rassise sur le lit pour écouter ce qu’avait à dire l’aîné. Au fond elle espérait qu’il fasse ses excuses à toute la famille. Elle en a déjà parlé avec Karim qui avait promis d’amener ses femmes chez son frère pour qu’ensemble, ils demandent pardon à Cheikh et son épouse. Adja voyait l’intervention de son fils comme une trêve à la tension observée cette semaine mais elle n’était pas au bout de ses surprises.

– Nous avons parlé avec Samira et si elle n’est pas venue d’ailleurs aujourd’hui c’est parce qu’elle est restée pour les derniers préparatifs de ta chambre, rétorqua Cheikh. Nous pensons que le meilleur endroit où tu peux te sentir mieux et bien dans ta peau serait notre maison. Il y’a assez de confort et tu n’auras à rien faire.

– Maman n’ira pas chez toi ! Elle vient avec moi reprit fermement Karim.

– C’est une blague j’espère ?

– Après tout ce que tu lui as causé ta femme et toi tu penses que nous allons prendre le risque de te laisser prendre cette décision ?

– J’espère pour toi que ça soit vraiment une blague frère !

– Ai-je l’air d’un clown ?

– C’est vraiment une question ?

– Hey ! Vous êtes sûrs que vous allez bien ? Ça va dans vos cerveaux respectifs ? Vous avez commencé à la maison et même ici vous allez montrer à quel point vous ne me respectez pas c’est ça ?

– Mais maman je suis l’ainé et je pense que ça en vaudrait mieux pour tout le monde que tu viennes chez moi.

– L’ainé ? Ce même aîné qui a failli causer la perte de sa mère ? Laissez-moi rire, tu ne veux pas dire que tu es l’aîné mais celui qui est le mieux assis je préfère. Cheikh la richesse que tu vois ce n’est pas le matériel mais autre chose. Tu as tout cet argent c’est bien mais tu n’as pas ce bonheur d’être accueilli par plusieurs enfants et seulement cela doit te faire remettre toute ta vie en question !

– Trèves d’accord ? J’en ai marre de ces enfantillages, vous vous croyez où ? Vous voulez ma mort tous les deux ? Rassurez-moi vous avez encore de la matière grise ? Ce n’est pas de la pisse à la place ? Non mais ça suffit maintenant !

Ils allaient tous parler quand la cousine de leur mère intervint.

– Elle n’ira chez aucun d’entre vous, nous allons chez elle et pour votre information nous n’allons pas quitter cet hôpital dans la voiture de l’un ni dans celle de l’autre.

– Oui ! C’est ma décision, je ne veux même plus à faire à vous deux si vous ne revenez pas à des meilleurs sentiments. Vous me décevez sincèrement, j’ai honte de dire que je suis votre mère, oui je le répète. Je pensais avoir mis au monde des garçons et éduquer des hommes mais c’est tout le contraire. Je ne veux voir aucun d’entre vous chez moi.

– Maman ? Je te promets que moi je ne vais plus recommencer et te demande pardon par la même occasion intervint Karim

– De même que moi ! S’en suit Cheikh.

– Et vous pensez que ça sera aussi facile ? D’ailleurs je vous veux tous les deux avec vos femmes chez moi ce soir à 18h dit-elle fermement, gares à celui qui va me dire que sa femme a fait ceci ou cela raison pour laquelle il est en retard ou ne vient pas carrément.

– Laisses-nous au moins te déposer.

– Karim ? J’ai dit que je ne veux pas. Tu vas me forcer ?

– Non ! Je suis désolé.

Elles sont sorties les laissant avec les sacs pour aller s’installer dans le taxi que la cousine a loué.

À N’groum, les deux familles et amis des mariés se préparaient déjà pour la dites cérémonie qui est prévue en fin de semaine. Fatima était au bord du marigot avec les autres filles, c’est comme ça qu’elles fêtent durant une semaine la fin du célibat d’une amie, quand on lui annonça que Issaka voulait la voir de toute urgence chez lui. Fatima était très hésitante mais ses amies ont insisté en lui disant de ne pas craindre quoi que ce soit elles allaient la couvrir. Dans leur tradition les jeunes mariés n’ont point le droit de se voir durant la semaine qui précède leur union. Elle a déposé son linge et s’est mise en route pour aller voir ce qu’il voulait. Fatima marchait sur la pointe des pieds et courait à l’approche des personnes afin qu’on ne l’insulte pas partout. Elle avait la chance de son côté également car aujourd’hui c’est jour du marché dans le village voisinant le leur.

A suivre…

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