Santé de la reproduction
Nos habitudes de vie et l’infertilité psychologique
En dehors de toute maladie avérée chez l’un ou l’autre des futurs parents, et quand les rapports sexuels sont réguliers, on considère que des facteurs psychologiques et environnementaux peuvent influencer de façon négative la fertilité féminine et masculine. On parle alors « d’infertilité psychologique ».
Notre système reproductif n’est pas isolé. Il fait partie d’un ensemble qui est notre corps et qui fonctionne grâce à plusieurs systèmes constitués d’organes.
Ces organes interagissent entre eux pour la même fonction, et sont en relation avec les systèmes pour tous travailler ensemble de façon coordonnée.
Dans la même logique, notre système reproductif est aussi influencé par notre système nerveux et notre état psychologique.
Dans le contexte nigérien précisément, la culture, la pression sociale et même nos habitudes de vies sont des facteurs qui consciemment ou inconsciemment ont un énorme impact sur nos vies. Il est important de réaliser que chacun peut être victime « d’infertilité psychologique » et d’apprendre à l’éviter pour garder un état de bien-être sur le plan physique, mental et social propice à notre bonne santé sexuelle et reproductive.
Les facteurs ‘’d’infertilité psychologique’’ et leurs conséquences dans le contexte Nigérien.
- Le stress
- La pression sociale, vouloir à tout prix avoir un enfant, une charge mentale et financière envers une famille élargit, autant de facteurs générateur de stress, d’anxiété et de peur.
Au Niger, dés qu’un couple est marié, la famille et la société s’attendent à ce que l’année d’après quasiment, ce couple ait un enfant. - Culturellement également, ne pas avoir d’enfants surtout de sexe masculin est hélas mal vu. Même dans les familles hautement intellectuelles, il est difficile de résister à la pression sociale.
Plus le temps passe, sans que le couple ne procrée, plus la pression monte, la peur grandit, et le stress s’installe chez les futurs parents. Un cercle vicieux sans fin, un schéma qui se répète encore et encore. Peu de gens établissent le lien avec l’état « d’infertilité psychologique » qui peut en être la cause. - Il faut aussi tenir compte de la pauvreté et de l’impact des interactions familiales (prise en charge, belle famille etc…) qui sont une source de stress et de fatigue non négligeable.
Selon le Dr Baka Kalid,Chirurgien Urologue, spécialiste en infertilité masculine et AMP à L’Hôpital général de Référence de Niamey, les conséquences suivantes sont indéniables : - Chez la femme : ce stress peut créer des perturbations hormonales : surtout des perturbations au niveau de l’hypothalamus qui est une région situé au cœur du cerveau qui intervient dans la régulation du cycle menstruel et de bien d’autres fonctionnalités de notre corps.
Et cela se traduit en général par des troubles des règles, des aménorrhées (période d’absence des règles) ou des perturbations au niveau du cycle ovulatoire.
Il peut également engendrer; - Des troubles de la sexualité : une baisse de la libido à cause de l’envie de procrée qui ne se concrétise pas. La femme perd l’intérêt en l’acte sexuel, car il n’est plus motivé par le plaisir et le désir. Même si chez la femme cette notion est ‘’passive’’ car il n’est pas nécessaire qu’elle ressente du désir pour faire l’amour et encore moins procréer.
- Des troubles psychologiques : baisse d’estime de soi, car elle n’arrive pas à tomber enceinte et si chez l’homme ces troubles s’observent également, elle suppose qu’elle en est la cause.
Des troubles de l’alimentation : boulimie (faim excessive pathologique), anorexie (perte d’appétit). - Chez l’homme : le stresse et l’angoisse de performance créent essentiellement des troubles de sexualité : Une baisse de la libido et du désir, des troubles de l’érection, un blocage psychologique, des problèmes d’éjaculation ou d’éjaculation précoce. L’homme étant très sensible du point de vue psychologique, l’idée de faire l’amour pour seulement procréer et répandre sa semence lui fait perdre tout désir et là encore crée de la frustration chez la femme.
2. Nos habitudes culturelles (nos habitudes de vie)
- Une vie sociale effrénée génératrice de fatigue : les week-ends sans repos.
L’obligation sociale d’assister à toutes les cérémonies de son entourage. Même la dépense financière que cela génère est un stress supplémentaire. Très peu d’occasion de détente, car là aussi culturellement, on est limité : s’asseoir dans un lieu de détente par exemple et prendre un verre ou un café entre amis est souvent mal vu, surtout pour les femmes. - Notre exposition à la pollution : pollution atmosphérique du fait que la ville de Niamey de plus en plus urbanisé, compte plus de véhicules, et les pesticides que contiennent nos aliments issus de l’agriculture.
- L’activité physique ne fait absolument pas partie de nos habitudes de vie.
Pourtant elle contribue indéniablement à avoir un corps sain, en permettant à nos systèmes et leurs organes de mieux fonctionner de manière générale, mais a prouvé particulièrement son efficacité sur la fertilité. - Une croyance ancrée destructrice. La femme est souvent seule à être blâmée, pour l’infertilité. Pourtant il faut être deux pour faire un enfant, et donc deux à se préparer. Au même titre que la femme, le futur père doit lui aussi adopter une bonne hygiène de vie.
En effet, la qualité et la quantité du sperme pourraient être détériorées par ces mêmes facteurs, auxquelles s’ajoutent les risques liés à une consommation excessive de tabac et d’alcool.
Toutes les femmes ont un bagage génétique différent, elles ne sont donc pas égales, et n’ont pas la même chance pour enfanter. Certaines femmes tombent enceintes sans le vouloir, certaines sans s’y attendre, certaines après quelques essais seulement, et d’autres encore, pour enfanter, passent par un processus long et difficile ; un véritable combat contre leur infertilité ou celle de leur compagnon qui parfois nécessite le recours à une procréation médicalement assistée.
Alors il faut maximiser ses chances en établissant un équilibre harmonieux dans tous les aspects de notre vie et se reproduire tout en ayant décidé soi même pleinement, de le faire, du moment et du comment.
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