Niger: la tontine traditionnelle

Pratique très ancrée dans nos habitudes, la tontine ou ‘‘Adashé’’ à la nigérienne est une sorte de caisse d’épargne informelle entre amis, les membres d’une famille, ou encore entre collègues. C’est un symbole d’entre aide, de solidarité mais aussi de confiance entre les membres d’une même tontine.

Depuis la nuit des temps les tontines existent au Niger et sont le plus souvent pratiquées uniquement par les femmes.
Mais aujourd’hui, la tendance est plutôt commune parce que la tontine est devenue une pratique culturelle vécue par les hommes aussi.

En effet, les membres se réunissent généralement en cercle restreint en cotisant à une caisse commune dont le montant est remis à tour de rôle de façon périodique à chaque membre.

Il faut noter que la caisse est généralement gardée par la personne qui a initié la tontine, le montant à cotiser et la date de versement sont définis dans les règles de la tontine, chaque membre est tenu de respecter ces règles au risque de se voir appliquer les sanctions prévues.

Les tontines comme action sociale

Les tontines sont avant tout d’ordre social surtout quand elles sont pratiquées entre les membres d’une famille. C’est comme une caisse de prévoyance car malgré le classement initial qui voudrait que chaque membre récupère son argent à une date prévue à l’avance et connue de tous les membres, il arrive qu’une dérogation soit faite au profit d’un membre qui a une urgence même si ce n’est pas son tour.

Témoignage de Mme Mounkaila Hamsatou habitant à Niamey, âgée de 37 ans « notre tontine est comme une assurance pour nous, nous sommes au nombre de 10,  tous de la même famille et chaque mois chacun verse la somme de Vingt mille ( 20.000) FCFA. Chaque mois une personne prend deux cent mille (200.000) FCFA. Mais il arrive qu’on donne à un membre même si ce n’est pas son tour en cas de besoin. Par exemple la dernière fois on a donné à une cousine malgré que ce n’est pas son tour, parce que son enfant était souffrant et qu’elle devait payer les factures de l’hôpital ».
Cet aspect de la tontine symbolise donc l’entre aide et la solidarité entre les membres de la tontine.

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En dehors de la raison sociale le ‘‘Adashé’’ est également pratiqué pour des raisons économiques surtout entres collègues de travail  ou entre amis.

En effet, il y’a des personnes qui intègrent une tontine avec comme objectif d’investir l’épargne dans la réalisation d’un projet entrepreneurial.
Même si c’est connue que la plupart des femmes utilise la tontine pour s’acheter ou changer  des meubles, il y’a de plus en plus beaucoup d’autres qui  investissent cette épargne dans des affaires dans le but de fructifier cet argent.

C’est le cas de Melle Nana Boubacar âgée de 29 ans, détentrice d’un petit restaurant à Niamey. Elle nous confie : « Les tontines sont très intéressante quand tu as pour objectif d’investir dans quelque chose.  Pour ma part l’argent qui a servi de fond de démarrage à mon restaurant je l’ai épargné grâce à une tontine. Avant je travaillais comme femme de ménage dans une société de la place et c’est grâce  à ce salaire que j’ai intégré une tontine ».

Les tontines c’est aussi des quiproquos

Malgré tous ces aspects positifs,  il arrive que les tontines tournent mal à cause de mésentente entre membres ou le non-respect des règles prédéfinies, notamment les délais de versement.
Cette situation peut s’expliquer par le fait qu’une personne peut intégrer plusieurs tontines à la fois sachant bien qu’elle n’a pas de revenu pouvant couvrir tous ses versements du mois.
Des raisons suffisantes pour décourager certaines femmes à intégrer une tontine, estimant qu’il y’a trop d’arnaque.

Aujourd’hui avec la transformation digitale, on parle également de « tontine virtuelle » ou « tontine digitale » à laquelle les gens s’adonnent moins par méfiance.

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