CHRONIQUES
Destinée: Partie 11
Arrivée, elle s’est mise à saluer mais la maison était presque vide. Il n’y avait que ces deux petits cousins, les adultes étant tous au marché. Issaka était sorti portant juste un short et un débardeur. Il avait les yeux rouges et avec l’air de s’être à peine réveillé.
– Viens avec moi dans la chambre ordonna-t-il.
Elle l’a suivi sans arrière-pensée. Issaka est sorti donnant aux enfants de l’argent afin qu’ils aillent se payer des bonbons et est revenu s’assoir juste à côté de sa promise. C’était là pour lui une façon de chasser toute personne qui pouvait interférer dans ce qu’il avait l’intention de faire.
Fatima a remarqué une odeur bizarre dans la chambre mais ne prêta pas trop attention. Pour elle, tout était normal.
– Pourquoi tu m’as fait venir ? Lui demanda-t-elle.
– Tu me manquais et je sais que ça n’est pas possible de se faire un face à face si les parents étaient là à quelque jours de la cérémonie qui va nous unir à tout jamais.
Elle fit un petit sourire en baissant la tête avec tant d’innocence.
– Je ne te manque pas moi ?
– Si !
– Je suis content de l’apprendre, je voulais aussi te donner ceci.
C’est un pendentif avec l’initiale de son prénom et une chaîne qui l’accompagne. Elle prit le cadeau avec beaucoup d’enthousiasme.
– Merci c’est vraiment gentil mais tu sais que ma mère va me tuer si elle sait que je suis ici.
– Personne ne lui dira en tout cas pas toi ni moi d’ailleurs je me trompe ?
– Le mariage est prévu pour la fin de la semaine tu ne pouvais pas patienter ?
– Je mourrai d’envie de te serrer contre moi.
Elle froissa le visage en le voyant venir bien proche d’elle. Ce n’est pas une petite fille, Fatima a compris ce que voulait dire Issaka et ça n’était pas dans ses intentions.
– Qu’est-ce que tu fais comme ça ?
– Laisses-toi aller, tu es une fille qui a étudié et de fait je pense que tu es assez ouverte d’esprit pour comprendre certaines chose.
– Cela est vrai mais je ne vois pas où tu veux en venir ?
– Je veux dire que… bref, quand un homme et une femme se veulent en mariage, il n’y a rien qui puisse les stopper tu ne penses pas ?
– Hey ! Arrêtes-toi là ! Je n’ai pas compris ce que tu veux dire ? Sois plus explicite.
– Je veux dire que j’ai besoin que tu satisfasses mes désirs comme bonne femme, tu vois mieux maintenant ?
Il dit cette phrase en indiquant le dessous de sa culotte. Fatima comprit qu’il est sous l’effet d’un stupéfiant comme la plus part des jeunes qui partent « se chercher » en ville et pourrait devenir incontrôlable. Elle lui assena une si grosse gifle que cher Issaka manqua de tomber. Il trébucha et fit quelques pas en arrière.
– Tu es folle ? Cria-t-il en se tenant la mâchoire.
– Je pourrai bien devenir pire que cela !
– Je suis ton fiancé.
– On t’a dit que fiançailles est synonyme de débauche ? Ou l’on t’a dit que tu peux me traîner comme tu veux et quand tu veux ? Même après notre mariage, attends-toi à vivre avec une femme et non un objet sexuel !
– Je pensais que comme tu étais une fille qui a fréquenté l’école des blancs tu étais assez éveillée bien comme les filles de la ville dit-il très remonté.
– Arrêtes d’indexer les filles de la ville. Elles n’ont pas ce comportement si sauvage. Tu pensais que quoi ? C’est donc pour ça que tu m’as fait venir à un moment où votre maison serait vide ? Eh bien, crois-moi tu es tombé sur la mauvaise personne.
– Qu’est-ce que t’en sais !
– La dignité n’est pas une question de fille citadine ou villageoise. Même si je suis instruite, je ne serai pas fille facile. D’ailleurs à l’école, on ne nous apprend pas ce que tu penses. Au contraire on nous apprend à respecter l’être humain mais aussi de savoir que ce que tu tentes là est un acte appelé viol !
Énervé, Issaka vint dangereusement vers elle. Fatima tenta de courir mais il la repoussa. Il était vert de rage et avait perdu tout contrôle. Elle se débattait comme elle pouvait puis elle arriva enfin à lui mettre un gros coup entre les jambes et sortit en courant de la maison. Issaka se tordait de douleur tout en criant qu’elle allait le lui payer. Prise de panique et ne voulant pas que les autres lui pose trop de questions, elle courut se cacher au loin du village afin de se remettre les idées en place.
À 18h tapante comme convenu, Toute la petite famille de mamie Adja s’est retrouvée chez elle. Il ne manquait que les petits enfants. Elle ne passe pas par quatre chemins et prend immédiatement la parole.
– Si je vous ai réuni ici ce n’est point pour savoir qui est fautif ou qui a raison. Vous m’avez tous autant que vous êtes déçu si vous savez. Vous les femmes, je vais commencer avec vous, vous ne savez pas ce que la confidentialité entre vous ? Pensez-vous que c’est toute chose qu’on dit à son mari ? Quand vous êtes rentré dans ma famille, vous avez trouvé la paix qui y régnait et cette paix se perpétuera sur des générations. Si une seule ne se sent pas bien chez nous qu’elle me le dise. Je me ferai un plaisir de la ramener chez ses parents comme je suis parti demander sa main pour mon enfant. Je vous ai laissé votre intimité et n’exige rien de vous. Je sais que vous êtes des humaines et je me dois d’accepter les femmes que veulent mes enfants. Je n’exige rien de vous sauf de vous respecter entre vous, vous aimer les unes les autres et garder la famille aussi soudée que vous l’avez trouvé.
– Mamie, j’ai comme l’impression que vous vous adressez directement à moi, intervint Samira, je n’ai jamais manqué de respect à qui que ce soit donc je ne vois pas pourquoi on va m’indexer moi.
– Samira tais-toi tu veux ?
– Je dis juste ce que je pense.
– Tais-toi j’ai dit cria Cheikh.
– Hum ! on aura tout vu avec les belles-mères de nos jours marmonna-t-elle.
À SUIVRE…
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